Philippe Close : “pas question de fermer le Bois de la Cambre!”

Au lendemain des affrontements survenus entre des policiers et de nombreux jeune venus participer à un faux événement musical “La Boum”, au Bois de la Cambre,  le bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close (PS) persiste et signe. Il l’a précisé au micro de l’émission Matin Première de la RTBF-radio dont il était l’invité ce vendredi matin, il ne compte pas fermer le Bois “qui est le jardin de ceux qui n’en ont pas“. Il défend aussi l’action de la police lors de l’évacuation des manifestants. Le CD&V et le MR, dans l’opposition à la ville de Bruxelles, demandent la tenue d’un conseil communal extraordinaire. Les syndicats dénoncent un manque d’anticipation.

On (la police) était présent vraiment en nombre, on a montré qu’on était là“, a affirmé Philippe Close au micro de l’émission Matin Première de la RTBF-radio dont il était l’invité. Il assure que la police a attendu avant d’intervenir pour faire la distinction entre les familles et des personnes qui se trouvaient dans le bois de bonne foi et des fauteurs de troubles.

C’est pour cela que l’on a fait des préavis” avant d’intervenir, a-t-il souligné. “Dès que l’on a vu qu’il y avait 1.500-2.000 personnes dans le bois, on a dit maintenant cela suffit. Honnêtement, ceux qui étaient encore là lorsque la police a procédé aux premières arrestations, ils savaient qu”il y avait un problème” a ajouté le bourgmestre.

Je ne tolérerai jamais que l’on caillasse la police, que l’on lui jette des bouteilles dessus. Ici, ce n’est pas de la fête quand on va attaquer des concessions (installées dans le bois de la Cambre, ndlr), quand on met le feu à du mobilier urbain“, a-t-il ajouté.

Philippe Close est également déterminé à faire payer les organisateurs de cette “fake news”. “Qu’ils sachent qu’ils sont recherchés” a-t-il prévenu.

Conseil communal extraordinaire

Dans l’opposition à la Ville de Bruxelles, les chefs de groupe du CD&V et du MR, Bianca Debaets et David Weytsman,  réclament la tenue d’un conseil communal extraordinaire aujourd’hui ou demain. Ils dénoncent, dans un communiqué commun, la gestion de l’événement par la Ville de Bruxelles et la Région  de Bruxelles-Capitale. “Avant toute chose, nous souhaitons témoigner de notre soutien à la police qui fait un travail difficile dans ce contexte. La violence à leur égard est totalement inadmissible!

Bianca Debaets et David Weytsman regrettent que la manifestation ait été totalement sous-estimée. “Nous avions interpellé le Bourgmestre, Philippe Close (PS), lors du dernier conseil communal, lundi dernier et avions demandé d’anticiper ces effets de foule.” Ils se demandent pourquoi les différents accès au Bois de la Cambre n’ont pas été mieux gérés, jeudi après-midi. “Nous ne manquerons pas d’interpeller à nouveau le Bourgmestre de la Ville.

Les deux chefs de groupe déplorent également l’absence de la Région de Bruxelles-Capitale face à un tel événement. “Gérer ce genre d’incidents dépend pourtant de sa compétence “Prévention et Sécurité” mais une fois de plus le Ministre-Président Rudi Vervoort  répond aux abonnés absents.

Gérer avant, pendant et après

Comme beaucoup, c’est avec consternation que Stéphane Deldicque, Vice-Président de la Centrale CSC Services Publics, a découvert les images des affrontements entre policiers et jeunes, ce jeudi, au Bois de la Cambre. “On a vraiment l’impression que rien n’a été fait pour l’éviter. On a laissé les gens s’agglutiner petit à petit. On a pas essayé de les dissuader de venir. Il n’y a pas eu de gestion en amont.” Vingt-six policiers ont été blessés ce jeudi. Des chevaux ont aussi été touchés. Un lourd bilan qui aurait pu être évité selon Stéphane Deldicque. “La gestion négociée de l’espace public ça se fait avant, pendant et après. Si on ne met pas les balises avant, le pendant et l’après sont très compliqués. Ca retombe sur les collègues qui doivent intervenir.”  Le Vice-Président de la CSC Services Publics craint maintenant  que de tels rassemblements se multiplient dans les jours et les semaines qui viennent. “Des décisions vont-elles être prises? J’espère qu’on en tirera les leçons.

Vincent Gilles, Président du SLFP Police, ne mâche pas non plus ses mots. “Nous sommes plus que scandalisés, nous sommes révoltés. Comment ce service d’ordre a-t-il été organisé?” Selon lui, les autorités étaient bien informées  de ce poisson d’avril. Elles devaient,dès lors, prendre des mesures très simples et filtrer les accès au bois. “Le Bourgmestre a préféré prendre une décision mi-figue, mi-raisin. Tout cela devait être décidé en amont.

Selon un bilan arrêté jeudi soir, au moins 26 policiers et huit manifestants ont été blessés lors des affrontements de jeudi, alors que sept chevaux de la police ont également été blessés. Vingt-deux personnes ont été arrêtées – 18 administrativement et quatre ont fait l’objet d’une arrestation judiciaire.

V.L. (avec Belga)