Passé colonial : premières mesures concrètes pour la décolonisation de l’espace public
Un appel conjoint à des artistes et/ou conservateurs sera lancé ce vendredi, pour travailler sur la contextualisation de la statue équestre de Léopold II, qui fait partie de la collection des Musées royaux d’Art et d’Histoire (MRAH).
Le fédéral et la Région bruxelloise lancent, en ce début d’été qui marque le 63e anniversaire de l’indépendance du Congo, les premières mesures concrètes visant la décolonisation de l’espace public de Bruxelles et des établissements scientifiques fédéraux, annoncent les secrétaires d’État Ans Persoons (one.brussels/Vooruit) en charge du Patrimoine en Région bruxelloise et Thomas Dermine (PS) en charge de la Politique scientifique fédérale, ainsi que la ministre fédérale Karine Lalieux pour Beliris.
Le projet retenu, suite à l’appel lancé aux artistes, ne devra pas avoir un effet permanent irréversible, le concept proposé pouvant aussi impliquer la relocalisation de l’œuvre dans un musée. “Il ne s’agit pas d’effacer le patrimoine qui est le reflet d’une époque mais de le contextualiser et d’en faire une opportunité de questionner notre passé et de construire le vivre-ensemble de demain”, explique, dans un communiqué, Thomas Dermine (PS).
L’AfricaMuseum va de son côté renforcer ses recherches sur la provenance des objets issus du passé colonial. Un budget de 2,3 millions d’euros a notamment été débloqué pour étudier les collections des musées qui proviennent du Congo.
Monument aux victimes de la colonisation
Parallèlement, la Région bruxelloise, en collaboration avec Beliris, a débloqué un budget de 200.000 euros pour le lancement d’un appel à candidature destiné à concrétiser 3 actions-phares de son plan d’actions pour la décolonisation de l’espace public. Dans ce cadre, l’administration régionale Urban.brussels souhaite étudier la faisabilité d’un Centre de documentation, de débats, d’animations et d’expositions consacré à la question coloniale à Bruxelles et en Belgique dans un contexte international.
Elle entend également se pencher sur la possibilité d’ériger un monument commémorant les victimes de la colonisation belge du Congo, du Rwanda et du Burundi ainsi que sur l’éventuelle création d’un dépôt central pour la Région, où l’on pourrait regrouper des statues coloniales et d’autres monuments commémoratifs coloniaux – même de grande taille – retirés de l’espace public.
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“Nous avançons main dans la main pour que Bruxelles et la Belgique soient pionnières en matière de travail de mémoire et d’interprétation de notre héritage colonial. Ce travail est important en Belgique. Il doit également servir d’exemple à l’international grâce à la réalisation de projets concrets et rassembleurs“, commente pour sa part la nouvelle secrétaire d’Etat bruxelloise Ans Persoons (one.brussels-Vooruit). .”En tant que partenaire étroit de la Région bruxelloise depuis 30 ans, Beliris est particulièrement fier de pouvoir participer aujourd’hui aux efforts de la Région dans ses actions de décolonisation de l’espace public de notre capitale. L’image de Bruxelles passe aussi par sa capacité à confronter son histoire et à construire une Région accueillante pour toutes et tous“, ajoute enfin la ministre Lalieux (PS).
Belga – Photo : Belga