Passé colonial : les actes de naissance pour les métis en rade du côté francophone
La production d’actes de naissance de personnes métis nées durant la colonisation est à la traîne du côté francophone, ont déploré mercredi les représentants de l’Association Résolution Métis entendus par la commission des Relations extérieures de la Chambre.
En 2018, la Chambre a approuvé une résolution qui reconnaît la ségrégation dont les métis ont été les victimes durant la période coloniale. Le texte adresse une série de recommandations au gouvernement, notamment concernant les actes de naissance de ces personnes que le régime colonial arrachait à leur mère. Un grand nombre d’entre eux, particulièrement ceux qui ont été placés dans des familles d’accueil belges entre 1959 et 1962, ne dispose pas d’acte de naissance. Une circulaire du Collège des procureurs généraux de février 2022 prévoit désormais que le ministère public doit agir d’office devant le tribunal de la famille. Les personnes concernées doivent se présenter à la maison communale de leur lieu de résidence pour enclencher la procédure.
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Un seul dossier en cours côté francophone
En Flandre et pour la partie néerlandophone du tribunal de première instance de Bruxelles, 9 jugements ont déjà été rendus et plusieurs cérémonies de remise d’actes de naissance ont déjà eu lieu. Du côté francophone, en revanche, un seul dossier est en cours, à Arlon. “Les métis francophones restent sur le carreau“, a regretté Jacques Mbiye qui n’a pas d’explication pour cette différence, si ce n’est le reliquat d’un préjugé ancien dont souffraient les métis.
La sensibilisation semble absente du côté francophone. “Le traitement est lent en raison d’un préjugé qui caractérise les instances publiques, car on a le sentiment que ce ne sont pas de véritables compatriotes. C’est sans doute à cause du fait que l’histoire des métis belges est restée cachée“. Le temps presse. “Une grande majorité des personnes concernées a aujourd’hui plus de 75 ans“, a-t-il ajouté.
A l’initiative de la présidente Els Van Hoof (CD&V), la commission enverra un courrier au Collège des procureurs généraux à ce sujet. Malgré ce constat critique, les représentants de l’association des métis jugent de manière positive la coopération avec les autorités belges.
Belga