Occupation d’un bâtiment de l’ULB: les dégâts estimés “au minimum entre 500 et 700.000 euros”
Les dégâts causés par les étudiants pro-palestiniens qui occupaient un bâtiment de l’ULB sont estimés “au minimum entre 500 et 700.000 euros”, selon la rectrice Annemie Schaus dans une déclaration à la RTBF. L’ULB a annoncé vouloir porter plainte, “c’est une réelle destruction d’un bâtiment qui avait été rénové il y a deux ans.”
Les images montrent des murs, sols et plafonds tagués, un auditoire saccagé, du plancher arraché et du matériel technique détruit.
Les étudiants qui occupaient depuis début mai ce bâtiment sur le campus du Solbosch de l’Université libre de Bruxelles (ULB), en soutien au peuple palestinien, ont été évacués des lieux mardi matin par la police.
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La semaine dernière, la rectrice Annemie Schaus avait appelé les occupants à libérer le bâtiment dans les plus brefs délais, estimant que l’évolution du mouvement “ne répond plus aux idéaux qui l’ont motivé” et regrettant notamment les “dégradations commises” lors de plusieurs actions.
“Face à leurs refus persistants de quitter les lieux, nous avons été contraints d’introduire une requête au tribunal de première instance de Bruxelles pour mettre fin à cette occupation, comme l’exige la loi. Une ordonnance autorisant l’évacuation a été rendue et signifiée ce matin aux occupants, leur laissant, une nouvelle fois, l’opportunité de quitter les lieux volontairement”, insistait la direction de l’université.
L’ULB estime que durant les sept semaines d’occupation, “elle a tenté, en vain, d’établir un dialogue avec les occupants, d’écouter leurs revendications – dont certaines ont pu être rencontrées”. Elle déplore toutefois que, malgré ses “efforts pour une issue négociée, la situation n’ait cessé de se détériorer”.
“Dénoncer le génocide à Gaza”
“Je me suis réveillée en entendant des portes défoncées. Certaines personnes se sont fait frapper et étrangler par la police, et des ordinateurs et téléphones ont été cassés pendant l’expulsion. Nous avons ensuite tous été emmenés dans l’auditoire, où les policiers ont contrôlé nos identités”, avait témoigné mardi une étudiante. Selon elle, les occupants n’auraient pas été prévenus au préalable de l’évacuation.
Selon l’ULB, les étudiants n’auraient pas été expulsés par la police, mais auraient “quitté les lieux volontairement sur la base de l’ordonnance qui leur a été signifiée mardi matin par un huissier. Celui-ci était accompagné de la police, présente en cas de heurts, mais elle n’a heureusement pas eu à intervenir”.
Sous le nom de “l’Université populaire de Bruxelles”, l’occupation étudiante dénonce le “génocide” en cours à Gaza et exhorte la direction de l’ULB à “rompre sans équivoque toute forme de collaboration avec les institutions académiques et entreprises sionistes qui participent à l’oppression systématique du peuple palestinien”. “La répression ne nous arrêtera pas. Vous ne faites que grandir notre mouvement et notre détermination”, soulignait mardi l’une de leurs communications.
Fin mai, la direction de l’université avait annoncé suspendre tout accord ou projet institutionnel de recherche impliquant une université israélienne, jusqu’à “l’engagement clair” des universités concernées “en faveur des exigences émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) le 24 mai”.