Nouvelle fusillade à la Porte de Hal : “La population est particulièrement inquiète”, confie le bourgmestre de Saint-Gilles

Des coups de feu ont été entendus ce mardi après-midi, un peu avant 14h au niveau de la chaussée de Forest et du square Jacques Franck à Saint-Gilles.

L’information a été confirmée par la zone de police Bruxelles-Midi, qui est actuellement sur place, et ne communique aucune information supplémentaire pour le moment. Le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette (PS), a également confirmé l’information au Soir. “Je suis passé à vélo à proximité de la scène, peu avant 14 h, et je suis tombé sur les policiers en train de vérifier l’impact”, explique-t-il.

Selon les premières constatations de l’enquête des coups de feu ont été tirés. Il n’y pas eu de blessés. Les auteurs auraient pris la fuite en voiture. Pendant la fuite ils auraient heurté une dame et plusieurs voitures, mais les jours de celle-ci ne sont pas en danger, nous confirme le bourgmestre. 

“Il y a eu des tirs plutôt en l’air avec une arme de type de guerre, c’est inquiétant. Cela a créé l’émoi dans le quartier, la population est particulièrement inquiète”, regrette Jean Spinette. “On est face à un phénomène qui se généralise, et qui relève du grand banditisme. Les gens s’arment”, rajoute-t-il.

Avisé des faits, le substitut du procureur du Roi a ordonné les premiers devoirs d’enquête, à savoir l’audition des témoins, l’enquête caméra et l’intervention du laboratoire de la police judiciaire fédérale. Un expert balistique a été désigné. L’enquête se poursuit pour connaitre les circonstances exact des faits. Dans l’intérêt de celle-ci, le parquet ne fera pas d’autres commentaires sur ce dossier.

Il s’agit du deuxième événement de ce type en deux jours. Pour rappel, une fusillade avait fait deux blessés ce dimanche soir, dans le même quartier.

Demande de renfort au fédéral

Tout comme sa commune voisine Anderlecht, Saint-Gilles demande à son tour l’aide du fédéral. “Il nous faut le renfort de la police fédérale judiciaire, pour démanteler ces réseaux. Nous on gère les conséquences, mais on ne sait pas remonter les causes, c’est au delà de nos compétences. On fait appel à une alliance avec le fédéral pour ça”, confie Jean Spinette.

À Anderlecht, le chef de corps de la zone de police Midi (Anderlecht/Saint-Gilles/Forest) concède aussi que la lutte contre le trafic de drogue est difficile à mener avec les moyens actuels. Jurgen De Landsheer pointe le sous-financement structurel dont souffrent les services de police locaux bruxellois. “J’ai un déficit de 20% de mon cadre opérationnel dans ma zone de police, soit quelque 200 agents”, illustre-t-il.

Le quartier du Peterbos, où sévissent les trafiquants de drogue, n’est pas une zone de non-droit, selon lui. Le travail y est cependant conséquent. “Chaque jour, nous interpellons des petits poissons, mais les gros trafiquants passent à travers les mailles du filet. Nous pouvons nous consacrer pleinement au Peterbos, mais alors je ne fais rien d’autre dans ma zone. Et pourtant, il faut encore assister le Palais de Justice, les prisons, encadrer les manifestations, les institutions juives, les rencontres de football…”, énumère-t-il.

Jurgen De Landsheer plaide pour un débat sur le coeur des missions de la police locale à Bruxelles. Aujourd’hui, la multitude de tâches revient à condamner la police de proximité que tout le monde demande. Les autorités communales anderlechtoises doivent évoquer la problématique de la drogue sur leur territoire, jeudi, avec safe.brussels, l’organe de sécurité de la Région bruxelloise. Et, lundi, elles doivent rencontrer la commissaire nationale aux Drogues, Ine Van Wymersch, a indiqué le bourgmestre Fabrice Cumps (PS).

Rédaction – Photo : EV

■ Duplex de Meryem Laadissi

■ Interview de Jean Spinette (PS), bourgmestre de Saint-Gilles