Nouveau centre d’accueil à Schaerbeek : “une goutte d’eau par rapport à la demande”
La Croix-Rouge a ouvert ce mardi à 15h00 les portes d’un nouveau centre d’accueil temporaire destiné aux hommes isolés. D’une capacité de 150 places, il ne représente cependant “qu’une goutte d’eau” par rapport à la situation du sans-abrisme à Bruxelles, souligne l’organisation.
La Région bruxelloise a activé pour un mois son plan “froid extrême” pour renforcer le soutien aux personnes les plus vulnérables, des gelées nocturnes étant attendues dès la fin de semaine. Cent-soixante places supplémentaires ont dès lors été ouvertes pour accueillir les sans-abris, en complément des 2.730 déjà occupées dans la capitale. La quasi-totalité de ces nouvelles places (150) se trouvent à Schaerbeek, dans une ancienne maison de repos inoccupée et reconvertie par la Croix-Rouge en une semaine. “Même si l’endroit, avec sa quarantaine chambres équipées de sanitaires, est tout à fait adapté pour un centre d’hébergement, cela reste un défi important en termes de logistique et de moyens humains”, reconnaît Magali Clerbaux, responsable de la réponse aux situations de crise à la Croix-Rouge.
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Une équipe d’une quinzaine de personnes sera mobilisée pour faire tourner le centre, à laquelle s’ajouteront des bénévoles. L’endroit est réservé aux hommes isolés, une décision prise par la Région pour soulager temporairement ce public qui peine généralement à obtenir une place en raison de la priorisation des femmes avec enfants. À Schaerbeek, ces hommes seuls pourront être accueillis 24 heures sur 24, pour une semaine (renouvelable selon les situations), après être passés par le dispatching du Samusocial (0800/99 340). Outre le gîte et le couvert, des services d’accompagnement sont également prévus. Au vu des chiffres à Bruxelles, où l’on recense entre 7.000 et 10.000 personnes sans-abri pour moins de 3.000 places, les 150 lits trouveront immédiatement preneur. “On sera très vite à saturation, la situation ne cesse d’empirer”, constate Mme Clerbaux.
■ Reportage de Sabine Ringelheim, Morgane Van Hoobrouck et Laurence Paciarelli