Nathan Clumeck : “Si un enfant n’est pas malade, il va à l’école”

Le variant Omicron bouleverse l’organisation des écoles, les classes ferment une à une et les cas contacts se multiplient. Pour Nathan Clumeck, professeur émérite en maladies infectieuses à l’ULB, l’objectif principal est que les enfants aillent à l’école.

Si un enfant est malade, il reste à la maison. S’il n’est pas malade, il va à l’école, même s’il est cas contact.” C’est ce que recommande Nathan Clumeck, invité dans l’émission + d’Actu.  Il considère que si ce n’est pas à l’école que l’enfant va acquérir ou transmettre le variant Omicron, c’est en sortant de l’école, en allant se promener avec ses amis, en faisant des activités à la maison. “Il n’y a pas moyen actuellement de contrôler ce virus, sauf par une protection individuelle.

Quant aux enseignants réticents, il explique que la situation est la même. “Dès que les enseignants sortent de l’école et quand on voit le nombre de cas actuellement, le risque est partout. Après 2 ans, les enseignants plus âgés et à risque, j’imagine qu’ils ont eu la sagesse de se protéger à titre individuel ou par la vaccination” espère-t-il.

L’infectiologue assure que la vaccination protège, car les cas infectés récupèrent rapidement, après quelques jours. Omicron est transmissible, mais moins virulent et se heurte à une population à 76% vaccinée en Belgique, mais cette vaccination n’empêche pas d’infecter”. 

Vaccination obligatoire : “Le débat aurait dû avoir lieu dès le début”

Quand on prend la tranche au-dessus de 55 ans en Belgique, 86 à 90% sont vaccinés. Si on oblige les gens à se vacciner, on va vacciner des gens qui sont plus jeunes, une population réfractaire, car convaincue qu’Omicron n’est pas dangereux. On va forcer des gens à se vacciner qui vont résister” estime Nathan Clumeck qui préconise de fonctionner par publics cibles.Les personnes au-dessus de 55 ans sont vulnérables et représentent 10% de la population et beaucoup plus à Bruxelles“.

Le vaccin par voie intranasale, une avancée importante

Le vaccin sous cette forme défendra l’immunité locale et empêchera un virus comme Omicron de rentrer. On aura un arsenal thérapeutique, mais on n’aura pas éradiqué le virus, il sera là et c’est ce qu’on appelle le stade endémique” affirme l’infectiologue. “Avec le coronavirus, le jour où on a des médicaments, on pourra traiter l’épisode aigu (5 à 7 jours de traitement) et le coronavirus aura disparu, en plus du vaccin“.

“Dans les salles bien aérées et avec le masque, le risque est quasi nul”

Concernant la culture, Nathan Clumeck est clair. “Je pense que le gouvernement a compris qu’il ne fallait pas traiter de la même manière une salle de 2000 places et de 200 places. Il est évident que le volume de dispersion a un rôle important, mais aussi la ventilation, car c’est une transmission aérogène, la distanciation sociale et le masque. Toutes les études ont montré que dans ces circonstances-là, la transmission est quasi égale à zéro“.

Retrouvez en intégralité l’interview de Nathan Clumeck

Anaïs Corbin/ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley

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26 janvier 2022 - 18h25
Modifié le 26 janvier 2022 - 19h30