Musée Magritte : les visiteurs désormais mieux prévenus des oeuvres prêtées

Le Médiateur fédéral a contraint le Musée Magritte à prévenir quelle oeuvre sont prêtées.

Janvier 2019 : le défenseur des droits des usagers culturels, Bernard Hennebert, représente l’asbl La Ligue des usagers culturels sur le plateau de notre émission #M. Face à lui, la porte-parole des Musées Royaux des Beaux-Arts, dont dépend le Musée Magritte.

Bernard Hennebert dénonce alors le fait qu’il soit trop peu indiqué lorsqu’une oeuvre n’est pas visible, notamment au Musée Magritte, comme par exemple L’Empire des lumières, “c’est trompeur pour le visiteur !“, indiquait-il. Ce à quoi lui avait répondu la porte-parole : “Nos oeuvres voyagent souvent. Pour des raisons de sécurité, le titre des oeuvres prêtées ne peut être rendu public

► Emission | Dans les musées, les visiteurs insufissamment prévenus des oeuvres prêtées ? (25/01/2019)

Plus de deux ans après cette émission, le Musée Magritte indique désormais quelles oeuvres sont absentes, avant que les visiteurs ne se décident à acheter leur ticket, “ce qui n’est en fait que l’application normale du Code civil. L’habitude fait que ce droit n’est le plus souvent, par habitude sans doute, pas appliqué dans le monde culturel, ce qui est particulièrement gênant notamment pour des visiteurs qui se déplacent pour contempler telle ou telle oeuvre précise“, indique Bernard Hennebert, ce dimanche, qui souligne que “cette évolution, qui aurait intérêt à inspirer les musées du monde entier, est le résultat d’un combat mené par le visiteur David H. et l’asbl “La Ligue des Usagers Culturels”

Un parcours de plusieurs années

Tout commence en juillet 2018 : un dépôt de plainte est introduit, avec la demande du remboursement d’un ticket. En effet, ce visiteur estime être lesé par une campagne d’affichage dans les transports en commun, mettant en avant L’Empire des Lumières, alors même que l’oeuvre était prêtée pour plusieurs mois à un musée américain. Ce visiteur, comme d’autres, se retrouve déçu de ne pouvoir découvrir l’oeuvre à l’intérieur du musée.

Suite à cette plainte, le musée ne rembourse pas le ticket, mais lui offre un ticket gratuit. Quelques mois plus tard, le musée change une première fois sa politique, et indique au comptoir que quelques oeuvres ne sont pas visibles, sans précision du nombre ou du titre. Lors d’un autre prêt, le musée indique le nombre d’ouvres prêtées, mais toujours sans indiquer lesquelles.

En novembre 2018, une plainte est alors déposée au Service de médiation fédéral, suite à laquelle les Musées Royaux des Beaux-Arts rembourse le ticket, en juin 2020.

Enfin, en avril dernier, le Médiateur Fédéral s’exprime sur la question, et indique que “Pour l’avenir, les MRBAB ont pris des mesures pour améliorer l’information des visiteurs au sujet des œuvres exposées. Il est certes malheureusement paru très difficile, tant pour des raisons pratiques que d’organisation, que les musées informent en permanence les visiteurs (à l’accueil des musées et sur le site) des œuvres momentanément non exposées pour différentes raisons. Il est apparu par contre plus pratique et efficace d’appeler l’attention des visiteurs sur le fait que, de manière générale, toutes les œuvres possédées par les musées ne peuvent être exposées. C’est ainsi que des avis en ce sens figurent à l’accueil des musées comme sur la page de la billetterie en ligne“.

Mai 2021 : le Musée indique enfin les oeuvres absentes

Il aura néanmoins fallu attendre le mois dernier pour que le Musée Magritte indique les oeuvres absentes, prêtées pour une exposition au musée de l’Orangerie, à Paris.

Désormais, le nom des oeuvres est “clairement indiqué sur son site, dans sa rubrique Planifiez votre visite. Cet avis figure également à l’accueil, dans les locaux du musée“, indique Bernard Hennebert.

 

ArBr – Photo : Belga (archives)

 

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20 juin 2021 - 14h56
Modifié le 20 juin 2021 - 14h56