Mont des Arts : la BD a-t-elle toujours le vent en poupe?
A quelques heures de la Fête de la BD, cap sur le 9e art. Malgré des racines bien ancrées en Belgique et à Bruxelles, la bande dessinée a-t-elle toujours autant de succès? Comment résiste-t-elle au monde numérique ? Qui sont ses lecteurs et comment se dessine son avenir? On fait le point avec David Courier et ses invités dans ce deuxième numéro de Mont des Arts.
“La bande dessinée n’a jamais été aussi diverse qu’à notre époque. Par contre, le nombre de lecteurs n’a pas beaucoup augmenté. Donc, il y a plus de gens qui en font, mais pas autant de gens qui en achètent”, constate Morgan Di Salvia, éditeur chez Dupuis et auteur d’une étude sur la situation socio-économique des auteurs, éditeurs et illustrateurs.
C’est difficile d’être auteur-dessinateur aujourd’hui? “C’est peut-être plus dur qu’à une certaine époque parce que ça impose une cadence plus élevée. On doit produire plus pour garder le niveau de vie qu’on avait pu avoir avant”, répond le dessinateur Sylvain Savoia.
Cette hausse de l’offre de BD se répercute aussi sur le travail des libraires. Pour Geoffroy Warnauts, gérant depuis 20 ans de la librairie “Jaune” spécialisé en BD à Jette, “c’est beaucoup de logistique, beaucoup de déballage. La difficulté, c’est la mise en avant car effectivement il y a beaucoup plus de titres. Chaque titre a un peu moins de durée de vie qu’avant”.
Pour faire leur sélection, les libraires sont régulièrement mis en contact avec des maisons d’édition. “Il y a des gens qui travaillent pour la diffusion qui vont visiter les libraires tous les deux ou trois mois pour présenter les programmes”, explique Nathalie Van Campenhout, éditrice chez Casterman.