Molenbeek : “Le port du masque à l’extérieur n’a pas beaucoup d’utilité”
Yves Coppieters ne comprend pas la décision de la commune de Molenbeek. Selon l’épidémiologiste, il est “compliqué de se contaminer à l’extérieur“.
Mardi, la commune de Molenbeek a annoncé le retour du port du masque obligatoire. Une décision prise par la Bourgmestre, Catherine Moureaux (PS), sur base d’une ordonnance de police en date du 1er avril 2022. Le port du masque redevient obligatoire dans certaines rues de la commune, ainsi que sur les marchés communaux, brocantes, braderies et les bâtiments communaux.
“Sur base scientifique, le port du masque a l’extérieur n’a pas beaucoup d’utilité“
Selon l’épidémiologiste, Yves Coppieters, cette décision “n’a pas beaucoup d’utilité d’un point de vue scientifique. C’est très compliqué de se contaminer à l’extérieur grâce à la ventilation naturelle. Il faut une forte promiscuité. Est-ce que dans ces artères commerçantes ou dans les marchés, on a un risque de se faire contaminer ? C’est possible mais je pense que la probabilité est très faible“. M. Coppieters estime que le masque doit surtout être porté à l’intérieur, dans les commerces, les transports en communs. Dans les lieux où il y a une “forte promiscuité avec un manque de ventilation“.
“Contre-productif“
À l’heure où le baromètre corona est de couleur jaune et l’épidémie sous contrôle, Yves Coppieters pense que le retour du port du masque à l’extérieur “est contre-productif dans le sens où le masque reste, à mon avis, un outil de prévention intéressant peut-être à l’automne prochaine mais à ce stade-ci, c’est une mesure étonnante“.
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L’épidémiologiste souligne qu’à l’extérieur, “il n’y a pas de cluster, il n’y a pas de foyer de contamination. On peut se contaminer individuellement mais ça reste anecdotique à l’échelle de la population“. Avant de conclure ; “Est-ce que le message de la bourgmestre, c’est de dire ‘attention, le Covid existe toujours, soyez attentifs à l’extérieur’ mais si c’est le cas, je ne suis pas sûr de l’impact de son message, dans le sens où c’est dans les commerces, dans les milieux de vie le soir que les gens se réunissent, c’est là que sont les lieux de contamination“.
■ Interview d’Yves Coppieters réalisée par Vanessa Lhuillier et Jim Moskovics