Mobilisation syndicale à Madou pour ‘sauver’ les médiathèques de Wallonie et Bruxelles
Une centaine de personnes de la CNE et du collectif des usagers se sont rassemblées jeudi soir entre 18h00 et 19h00, devant le bâtiment de la Communauté française, place Surlet de Chokier à Bruxelles, pour protester contre l’arrêt du prêt direct dans les médiathèques de Wallonie et de Bruxelles.
Les manifestants appellent au gel des mesures, à commencer par la dilapidation des collections. Une délégation a été longuement reçue par l’expert récemment nommé comme médiateur dans ce dossier et par une représentante de la ministre de la Culture Bénédicte Linard. Cette dernière avait rencontré le syndicat il y a deux semaines.
Des pancartes des usagers portant des messages du type “La médiathèque c’est nous” étaient visibles au milieu des drapeaux des syndicats. Des manifestants ont pris la parole pour livrer des témoignages ou tenir des discours revendicatifs. Ils ont fait valoir que 14.000 personnes ont signé une pétition appelant à sauver les médiathèques. La direction de PointCulture a annoncé en avril dernier l’arrêt du prêt direct de médias (CDs, DVDs et jeux vidéo) – qui ne seront plus disponibles qu’en un seul exemplaire via un système en ligne – et l’arrêt d’achat de nouveautés. La raison invoquée est que le prêt ne serait plus rentable. La CNE avait alors déposé un préavis de grève, mais était entrée en négociation.
“Nous, nous avons joué le jeu de la concertation, mais le PointCulture de Namur a été vidé, ils ont avancé dans la restructuration…“, déplore Marina Künzi, secrétaire permanente CNE. “A partir de maintenant, on va donc hausser le ton“. Elle estime que l’ouverture à la discussion de la nouvelle ministre Ecolo est positive, mais elle attend que des actes concrets soient posés. Le gel du licenciement de 5 équivalents temps plein a été repoussé de fin septembre au premier novembre. Il est aussi question de ne pas remplacer 9 personnes qui partent à la retraite d’ici 2025.
La CNE remarque ici que les 4 directeurs du comité de direction touchent, ensemble, un salaire supérieur de 100.000 euros par an aux barèmes du secteur. Le syndicat questionne en ce sens la nécessité d’un tel nombre de postes pour la taille de la structure. “Il y a une baisse de l’emprunt, mais il y a encore 100.000 visites par an dans les médiathèques pour louer des médias et cela a encore rapporté 200.000 euros de bénéfices sur la dernière année“, souligne Marina Künzi. “On peut repenser le projet, mais il n’est pas nécessaire de l’arrêter“.
Aux arguments faisant valoir une modernisation au rythme de l’ère numérique, elle répond que “le tout au numérique, dominé par des mastodontes comme Netflix, Google ou Youtube, ne correspond pas au concept des médiathèques, que l’on veut locales, accessibles, démocratiques et justement pas dans des logiques de rentabilité. On veut une culture accessible à tous“.
Belga/Photo d’illustration