Michel Degueldre : “Quand on m’a dit qu’il y avait des jetons, je me suis dit que c’était normal…”

Michel Degueldre, président du conseil d’administration du Samusocial, a été interrogé ce mercredi par les députés de la Commission d’enquête parlementaire autour de l’ASBL. L’homme s’est notamment expliqué sur les jetons de présence distribués aux administrateurs du Samusocial, dont il a également profité entre 2014 et 2015. “J’ai vu a posteriori qu’il y avait des jetons de présence pour les administrateurs-délégués depuis 2006. Je n’ai jamais participé à aucune discussion concernant ces jetons. Personnellement, je n’avais jamais pensé qu’il fallait des jetons de présence. Quand on m’a dit qu’il y avait des jetons, je me suis dit que c’était comme ça…”, explique Michel Degueldre.

Quant à la question de savoir pourquoi il avait reçu plus de jetons de présence en 2015, il trouve une explication : “J’ai reçu plus de jetons de présence en 2015 car il y a eu plus de travail, avec la crise migratoire et l’ouverture de Médihalte, destiné à aider les sans-abris malades”, affirme-t-il. “Suite à cette crise migratoire, il y avait une grosse pression. On développait une activité exceptionnelle, tout le monde retroussait ses manches.  Nos activités au Samusocial ont grandi car cela répondait à la demande exceptionnelle durant cette période”.

“Je ne sais pas quel montant touchaient les administrateurs”

“Je me suis impliqué en tant qu’homme et en tant que médecin pour une structure pour laquelle j’ai toujours des sentiments positifs. (…) J’ai ainsi demandé qu’on arrête de verser ces jetons sur mon compte privé. Rien n’a été versé en 2017 mais seulement deux versements ont été faits en avril et en mai, mais il s’agit d’une erreur et cela a été signalé”, confie-t-il. “Concernant les jetons distribués aux administrateurs, je ne sais pas quel montant touchaient les autres administrateurs. (…) Ce qui est certain, c’est que je n’ai jamais vu Rita Glineur lors des réunions du Bureau. (…) J’ai demandé lors du dernier conseil d’administration que les jetons de présence ne soient plus distribués et que ce principe soit terminé. Cela a été accepté et les jetons n’existent désormais plus au Samusocial. Enfin, nous n’avons pas donné plus de précision sur ces jetons aux institutions sur conseil de l’avocat de l’ASBL”. Quant à la question de savoir s’il va rembourser ces jetons, l’homme ne répond pas…

“Souvent en contact avec Mayeur et Peraïta mais c’était formel”

Concernant son travail à la tête du conseil d’administration du Samusocial, Michel Degueldre affirme qu’il a dû s’habituer à un autre type de travail et évoque ses contacts avec Pascale Peraïta et Yvan Mayeur, les deux principaux protagonistes de ce dossier : “L’important était de bien coordonner les efforts de chacun, entre tous les directeurs. Ce n’est pas comme des raisins qu’on cueille une fois par an, c’était une structure complexe. Et je suis médecin, pas gestionnaire. Avec Yvan Mayeur et Pascale Peraïta, on était très souvent en contact mais ils étaient formels. Cela se déroulait parfois dans le bureau du CPAS de Pascale Peraïta, mais cela restait formel. Cette dernière a quitté le poste de directrice, et a demandé à être nommée administratrice-déléguée. Son rôle n’a pas vraiment changé. Mais je n’ai plus de contact avec Mme Peraïta depuis le début de la crise”.

“Je suis en affaires courantes”

Depuis les premiers jours de cette crise, Michel Degueldre a poursuivi son travail à la tête du conseil d’administration. “Je suis en affaires courantes. Depuis le début de cette crise, en interne, je n’ai pas arrêté de rester en contact avec les directeurs et coordinateurs, et à les soutenir. Ils ne doivent pas se sentir abandonnés, ils ont besoin de ce soutien. Car ce n’est pas un scandale, c’est une crise, avant tout”, confie-t-il. “Et les sans-abris ne s’occupent pas de ce qui nous préoccupe dans cette commission d’enquête. C’est dans cette optique-là que je continue de travailler pour le Samusocial. Je dois faire une Assemblée générale, acter la démission des administrateurs et nommer d’autres administrateurs. Je ne veux pas quitter le bateau, voilà pourquoi je suis encore là, je ne veux pas que le Samusocial parte à la dérive”. (Gr.I., photo BX1)

Le début de l’audition de Michel Degueldre

La fin de l’audition de Michel Degueldre

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19 juillet 2017 - 16h10
Modifié le 19 juillet 2017 - 19h29