Médecins Sans Frontières Belgique lance un appel aux dons
L’organisation internationale Médecins Sans Frontières (MSF) lance un appel aux dons en raison de l’augmentation des besoins en Ukraine. Valérie Michaux, Porte-parole de MSF était l’invitée de “+d’Actu”.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, Médecins Sans Frontières est présent dans le pays, ainsi que dans les pays frontaliers. Grâce à leur fond d’urgence, ils ont pu réagir rapidement, notamment au niveau des frontières. Les équipes sur place ont pu évaluer les besoins et le budget nécessaire. “Aujourd’hui, le budget qui a été évalué pour l’ensemble des sections de Médecins Sans Frontières, c’est 30 millions. Mais on ne sait pas évidemment si ce budget va être amené à être augmenté. Les besoins sont énormes, mais il faut bien se rendre compte que c’est une crise à laquelle il y a énormément d’inconnus en termes de réponses humanitaires”.
À l’intérieur du pays, Médecins Sans Frontières est principalement présent dans quatre villes d’Ukraine.
Un budget conséquent pour répondre à des besoins humanitaires colossaux, d’après la porte-parole. En effet, dans certaines villes, comme à Marioupol où la situation des civils est critique. “On a reçu des témoignages extrêmement poignants de notre staff à Marioupol, qui est face à cette population qui est totalement prise au piège depuis plusieurs jours maintenant. Effectivement, des pénuries de tout. Plus de nourriture, plus d’eau, des craintes au niveau de Médecins Sans Frontières de voir apparaître le choléra. Marioupol a fait face à une épidémie en 2011, donc on sait que le choléra est présent dans la région. Des couvertures vaccinales aussi qui sont très basses, donc notamment des risques de rougeoles, des risques de polios. Il y a des craintes énormes, sans compter qu’à Marioupol, il y a des corps qui jonchent les rues et que c’est une population qui est totalement abandonnée et laissée à elle-même“.
La priorité : les hôpitaux
Si l’évaluation du budget est si élevée, c’est aussi en partie parce que la priorité se porte sur les hôpitaux. “Matériel médical, chirurgical. Aujourd’hui, ce sont des hôpitaux qui doivent faire face à des blessés de guerre, des blessures d’obus et qui sont mal préparés. Et on s’en rend bien compte. On a dû soutenir ses hôpitaux en fourniture de matériel, mais aussi en formation. Prendre en charge un afflux massif de blessés, cela ne s’improvise pas et MSF a des techniques pour ça“. Des formations à distance ont été réalisées en attendant l’arrivée des équipes de MSF lorsque la situation sera plus stable.
► Retrouvez ici en intégralité l’interview de Valérie Michaux
■ Camille Paillaud / Une interview réalisée par Fabrice Grofilley