Mauvaise qualité de l’air : “On se rend à l’hôpital pour se faire soigner, pas pour tomber malade”, réagit Testachats

Le résultat est sans appel: il y a un réel problème de renouvellement de l’air intérieur dans la plupart des établissements visités, “par manque d’aération ou de présence d’une ventilation efficace”, selon l’organisation des consommateurs.

Pour réaliser son enquête, Testachats a déployé une série d’enquêteurs armés d’un appareil de mesure du CO2 dans 25 grands hôpitaux belges. “Lorsque nous respirons, parlons, toussons, nous émettons du CO2 et des aérosols potentiellement contaminés par des micro-organismes, des bactéries ou des virus. Une concentration élevée de CO2 indique que l’air n’est pas assez renouvelé et qu’il y a plus de risque de transmission de maladies et de contamination par d’autres polluants par l’air”, explique l’organisation.

“Mesurer le niveau de CO2 permet donc de détecter des seuils de référence à partir desquels il est recommandé de renouveler l’air de la pièce”, poursuit-elle.

Les mesures ont été réalisées à la réception, dans 3 salles d’attente, à la cafétaria, dans les couloirs, les ascenseurs et les toilettes des hôpitaux, sachant que le seuil de concentration retenu était de 800 ppm, sur base des recommandations du Conseil Supérieur de la Santé. Sur les 25 établissements testés, seuls 3 ont tous leurs résultats en dessous des 800 ppm, ce qui indique que l’air y semble assez bien renouvelé, pointe l’étude. En revanche, 7 hôpitaux présentent des mesures qui dépassent les 800 ppm (et souvent même les 1.000 ppm) dans plus de la moitié de leurs locaux, ce qui semble indiquer que l’air intérieur y est trop peu renouvelé.

C’est aux réceptions que les mesures de CO2 les plus basses ont été observées, sans doute parce qu’en général, elles se trouvent près de la porte d’entrée. Et c’est dans les cafétérias que l’on a mesuré les taux de CO2 les plus élevés, vu l’impossibilité de garder son masque puisque l’on y mange et l’on y boit.

“On se rend à l’hôpital pour se faire soigner, pas pour y tomber malade”, réagit Julie Frère, porte-parole de Testachats, pour qui “une attention toute particulière devrait donc être apportée par les établissements de soins et nos autorités publiques à la qualité de l’air intérieur”.

L’organisation de consommateurs a transmis les résultats de son enquête au ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, à qui elle demande de s’emparer du sujet.

Belga