Manifestation: les livreurs de plateforme souhaitent avoir des droits reconnus
Une manifestation des livreurs de plateformes est prévue ce jeudi 7 octobre à 15h30 au rond-point Schuman. Ils revendiquent des conditions de travail plus décentes, ainsi que des droits reconnus.
Un statut précaire sans droit
Se commander à manger via une application et suivre le vélo du restaurant à notre domicile est une solution de facilité. Mais ce n’est pas forcément le cas pour ce coursier bruxellois qui gagne en moyenne 4,50 euros par course et dont les droits ne sont pas reconnus. En, quelques années les plateformes comme Uber Eat ou bien Deliveroo ont vite évolué mais le cadre législatif, lui, n’a pas changé. Actuellement, les livreurs sont considérés comme des indépendants et les plateformes, passerelles entre les restaurants et les clients, ne jugent pas nécessaire de se plier au droit du travail.
Une manifestation organisée par la CSC, United Freelancers, la FGTB, UBT Chauffeurs autonomes, les Collectifs des Coursiers, le Collectif des Travailleurs du Taxi et enfin la Confédération européenne des Syndicats. Martin Willems, responsable national du CSC United freelancers explique : “nous manifestons pour rappeler que la Commission européenne doit légiférer sur le droit des travailleurs et non sur un statut sur-mesure comme le souhaitent les plateformes”.
Le 24 février dernier, la Commission européenne lançait une première phase de consultation en vue d’une proposition législative.
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Les attentes de ces travailleurs de plateformes numériques
Dans les revendications de ces travailleurs, plusieurs points ressortent. Le premier est le prix de la course. Les livreurs souhaitent une garantie minimale de 14 euros de l’heure, car pour l’instant, seule la course terminée est rémunérée et le temps d’attente devant le restaurant n’est pas pris en compte.
Egalement, il existe peu de transparence dans le jeu de l’algorithme des applications. Les données du client mais également du coursier sont collectées, mais sans explication précise. Est-ce qu’en fonction de sa rapidité, un livreur aura plus ou moins de courses à l’avenir? La question reste sans réponse et les travailleurs exigent plus de transparence sur l’usage de leurs données.
Avec un statut de salarié et non d’indépendant, les droits pourraient être appliqués à ces travailleurs et les licenciements “sauvages” ne seraient plus possible. Fin décembre, une proposition législative sera présentée par la Commission Européenne pour améliorer les conditions de ces travailleurs au statut précaire.
Camille Paillaud – Photo: Belga