Livreurs de repas : le collectif Coursiers en Lutte “s’oppose à la criminalisation des travailleurs sans papiers”
Dans un communiqué de presse, le collectif Coursiers en lutte explique que les travailleurs sans papiers qui louent un compte sont criminalisés depuis la publication de l’enquête parue dans le journal Le Soir, le 11 octobre dernier.
Selon le collectif Coursiers en Lutte, le gouvernement criminalise les coursiers livreurs de repas “au nom d’une soi-disant lutte contre l’exploitation“, peut-on lire dans un communiqué de presse. Le collectif soutient également que l’exploitation des travailleurs sans papiers est due “au modèle économique mis en place par Uber et Deliveroo, avec des prix incroyablement bas et qui repose sur la disponibilité d’une main-d’œuvre bon marché“.
2,50 euros par livraison
Une course est réalisée au montant de 4,95 euros. Sur ce montant est prélevé une taxe de 10% pour l’État, conformément au statut “peer to peer” qu’utilisent plusieurs livreurs. Les travailleurs sans-papiers, eux, ne peuvent pas travailler pour des plateformes comme Uber Eats ou Deliveroo.
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Dès lors, ils vont louer un compte à une personne tierce pour qu’elle s’inscrit à son propre nom ou sous un pseudo et permettre au livreur sans-papiers de travailler via ce compte. Cette location coûte 70 à 100 euros pour un travailleur sans-papiers. Selon Coursiers en Lutte, le livreur empocherait finalement 2,50 euros nets par livraison.
Régulariser les travailleurs sans-papiers
Le collectif Coursiers en Lutte appelle les livreurs à se faire entendre afin d’obtenir un permis de travail et une régularisation de tous les travailleurs sans-papiers. Le collectif soutient ; “Un contrat de travail juste doit être imposé aux plateformes mais une telle politique ne peut être équitable et durable que si elle garantit à tou.te.s les travailleur.euse.s l’accès aux droits et conditions de travail fondamentaux“.
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Les Coursiers en Lutte annoncent également qu’ils prendront contact avec les autorités compétentes afin de dénoncer les contrôle des livreurs.
Y. Mo. – Photo : Belga Image