“L’exode de la classe moyenne supérieure de Bruxelles est un véritable enjeu”

Les transactions immobilières ont baissé de 20 % sur le début de l’année, de chiffres “qui ne sont pas bons”, insiste le député bruxellois Emmanuel De Bock (DéFI). “Ils ne sont pas bons à la fois pour les personnes qui vivent du secteur mais ils ne sont pas bons non plus pour les recettes de la Région bruxelloise, puisqu’on a un recul de 15 % des recettes en droits d’enregistrement , soit 87 millions d’euros de moins que l’année passée.”

“L’exode de la classe moyenne est un véritable enjeu”, insiste le député DéFI dans Bonjour Bruxelles ce lundi matin. “La partie de la classe moyenne supérieure proportionnellement contribue beaucoup plus, forcément, et on voit par exemple que dans le Brabant wallon, le recul n’est pas aussi sévère. Idem dans le Brabant flamand.  Depuis dix ans, on voit qu’on a perdu environ 10 % de notre classe moyenne supérieure. C’est énorme. J’avais chiffré dans le passé à 250 millions d’euros cette perte annuelle en recettes diverses. Ce sont des taxes de circulation que l’on n’aura pas, des taxes de parking que l’on n’aura pas, des droits de donation et des droits de succession, c’est aussi des droits d’enregistrement, de la consommation en moins aussi, pour Bruxelles. C’est un véritable enjeu parce que ce % que l’on perd chaque année, c’est 3 à 4 % des recettes globales que l’on n’aura pas. Et donc il y aura des ruptures de solidarité et pire, il faudra aller chercher l’argent dans la poche des autres, donc ceux qui sont moins nantis.”

“On aurait peut être dû penser d’abord à baisser l’impôt sur les revenus des habitants. Je pense par exemple que la question de l’abattement qui profite aujourd’hui à 8000 ménages ou 8000 familles, certes, c’était un avantage pour celles et ceux qui n’ont jamais été habitant, mais on voit qu’avec la concurrence fiscale de la Flandre à 3 %, on ne maintient pas en réalité notre classe moyenne à Bruxelles. Et que si, par exemple on supprimait ou on baissait la fiscalité sur le travail, ça permettrait d’aider à la fois les propriétaires et les locataires. Ça serait beaucoup plus durable et au lieu de 8000 personnes par an, on en aiderait 600 000. On voit qu’on a encore une marge de progression, notamment sur les centimes additionnels communaux et les autres taxes. On pourrait faire un effort avec les communes main dans la main. Il faut une imposition qui soit juste et cette classe moyenne qui s’en va, c’est de l’impôt en moins sur le travail. Il faut récupérer cet avantage que l’on perd chaque année.”