L’État belge, la police de Bruxelles-Capitale-Ixelles et Philippe Close assignés en justice pour abus policiers
Onze personnes et la Ligue des droits humains (LDH) assignent en justice l’État belge, la zone de police de Bruxelles-Capitale-Ixelles et Philippe Close pour des abus policiers.
Une manifestation contre “la justice de classe” et les abus policiers avait lieu le 24 janvier 2021. Le lendemain, des témoignages évoquaient des arrestations arbitraires, des coups et des crachats de la part de la police. Des insultes sexistes ou racistes et l’impossibilité d’aller aux toilettes ont aussi été cités.
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Deux ans plus tard, onze personnes et la Ligue des droits humains (LDH) intentent une action au civil devant le tribunal de premières instance de Bruxelles, ont révélé ce mardi La Libre Belgique, De Standaard, Het Nieuwsblad et Het Belang van Limburg. L’État belge, la zone de police de Bruxelles-Capitale-Ixelles et le bourgmestre Philippe Close, en tant que chef de la zone de police, sont assignés en justice.
Deux points sont ciblés : la pratique de la nasse (dispositif policier qui consiste à encercler un groupe et à l’empêcher de sortir, NDLR) et l’absence de mécanisme de contrôle des lieux de détention en Belgique.
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Selon l’avocat des onze plaignants, Robin Bronlet, ses clients gardent, encore aujourd’hui, des séquelles psychologiques. L’avocat espère permettre un changement législatif, grâce à cette action au civil.
Pierre Arnaud Perrouty, directeur de la ligue des droits humains estime que la pratique de la nasse devrait être interdite si elle n’est pas encadrée : “on ne peut pas arrêter quelqu’un et ensuite se demander ce qu’on va en faire” avant d’ajouter : “ici ce qu’on demande c’est que le juge force le gouvernement à adopter un cadre pour cette technique policière de nasse car rien n’encadre cette technique.”
■ Interview de Pierre Arnaud Perrouty, directeur de la ligue des droits humains réalisée par Jean-Christophe Pesesse