Ryanair annonce la reprise de ses vols en juillet et des pertes d’emploi en Belgique

Avions Ryanair - Aéroport Charleroi - Belga Virginie Lefour

Les vols Ryanair repartiront des aéroports de Brussels Airport et Charleroi (BSCI) dès le 1er juillet, a annoncé mardi le directeur général et fondateur du groupe, Michael O’Leary. Des réservations ont déjà été enregistrées en Belgique, a-t-il indiqué mardi à l’agence Belga.

Elles concernent principalement la Grèce, le Portugal, la France, l’Italie et l’Espagne. Mais de nombreuses réservations sont aussi effectuées vers la Belgique. “Beaucoup d’employés de la Commission européenne et d’autres organisations de l’UE souhaitent reprendre le travail“, selon lui.

Le nombre de vols enregistrés en Belgique n’a pas encore pu être communiqué par la compagnie à bas coûts. Mais elle affirme qu’elle a déjà eu des contacts avec les aéroports de Charleroi et Bruxelles. Selon M. O’Leary, ceux-ci sont désireux de reprendre les vols à condition que les mesures sanitaires soient bien respectées.

La compagnie aérienne a annoncé plus tôt ce matin son intention de revenir à 40% de son programme de vols normal à partir du mercredi 1er juillet 2020, sous réserve de la levée des restrictions gouvernementales sur les vols intra-UE et de la mise en place de mesures de santé publique efficaces dans les aéroports.

Masques, contrôle de température, informations personnelles

Ryanair assurera un programme quotidien de près de 1.000 vols, restaurant ainsi 90% de son réseau de lignes pré-Covid-19. “En ce qui concerne les annulations de vols, nous gérons les remboursements jour par jour. Nous sommes passés de 2.500 remboursements par semaine, à 10.000 en dépit de la diminution de la main d’oeuvre due à la distanciation sociale dans nos bureaux. Nous espérons qu’avec la reprise des vols en juillet, de nombreuses personnes demanderont un échange. Les remboursements prendront plusieurs mois. Nous avons, en effet, enregistré 15 millions de demandes pour les mois de mars, avril, mai et juin“, explique Michael O’Leary qui recommande un échange sur réservation aux clients de la compagnie.

Outre, le port du masque et le contrôle de température, Ryanair demandera à tous les passagers qui prendront l’avion en juillet et août de fournir des informations détaillée sur la durée de leur visite prévue, ainsi que leur adresse lorsqu’ils se rendront dans un autre pays de l’UE. “Ces données seront directement communiquées à l’UE qui se chargera de garantir leur confidentialité“, selon Michael O’Leary.

Des pertes d’emploi annoncées sans chiffres précis

La compagnie s’attend à des pertes d’emploi en Belgique parmi les 3.000 suppressions d’emploi annoncées le 1er mai, indique aussi lMichael O’Leary à l’agence Belga. Elles concerneront l’ensemble de l’Union européenne, “que ce soit les membres de l’équipage, comme les pilotes“, annonce-t-il, sans pouvoir en préciser le nombre en Belgique.

On sait actuellement que ces pertes d’emploi se chiffrent à 3.000 personnes, mais il faudra déterminer leur répartition par pays. Nous devons absolument évaluer avec l’Union européenne comment gérer la crise dans le secteur aéronautique, parce qu’il s’agit d’un des secteurs les plus touchés par la crise causée par l’épidémie du Covid-19“, confie le fondateur de Ryanair.

Michael O’Leary pointe la responsabilité des Etats européens qui apporteront une aide à leur compagnie nationale : “Nous sommes cloués au sol durant 3 mois et demi (depuis le début du confinement jusqu’à la fin du mois de juin, ndlr). Les conséquences se feront sentir pendant plusieurs années. Cela représente un vrai challenge pour nous. C’est la raison pour laquelle nous allons recommencer à voler. De nombreuses compagnies, comme Brussels Airlines, vont recevoir des aides d’Etat et fausser la concurrence“.

La compagnie low cost annonce d’ores et déjà que si Brussels Airlines recevait des aides d’Etat, elle le contesterait en justice, comme elle l’a fait en Suède pour SAS. Ryanair avait fait savoir, à la suite de l’annonce suédoise, qu’elle comptait contester les différentes aides d’Etat aux autres compagnies aériennes. “Il s’agirait d’une vraie menace durant les prochaines années pour des compagnies comme Ryanair ou encore EasyJet, qui ont été très fortement touchées par la crise du coronavirus“, selon Michael O’Leary. “Nos groupes devront faire face à des compagnies mal gerées mais renflouées largement par les Etats.” “La saison s’annonce très mauvaise pour tout le secteur“, conclut-il.

Belga