Les violences éducatives à l’école bientôt interdites : une fédération de parents sensibilise

La Fapeo (parents de l’enseignement officiel) publie l’analyse de son sondage sur les violences éducatives dites ordinaires à l’école. La Fédération Wallonie-Bruxelles vote ce mercredi un décret pour les interdire.

La FAPEO, la Fédération des parents et des associations de l’enseignement officiel, publie l’analyse de son sondage dans le but de sensibiliser ce que certains écoliers subissent en classe. Une étude relayée par La Libre Belgique.

Plus de trois-quarts des sondés disent avoir subi ou avoir assisté à des moqueries sur le physique, des tiraillements d’oreille, des lancements d’objets ou encore des fouilles de cartable… Des gifles sont même évoquées.

510 adultes ont témoigné : des parents d’élèves, des anciens élèves et des enseignants. De la violence physique mais aussi psychologique ou verbale.

Les punitions collectives, les discriminations, les humiliations, les injonctions physiques comme mettre au coin ou exclure de la classe sont relevées comme des pratiques explicitement violentes.

Dans l’enquête, la presque totalités (91%) des sondés pensent que les violences dites éducatives ordinaire ont un impact négatif sur le développement du jeune. Ils sont presque 80 % à estimer qu’il faut les interdire dans la sphère privée comme à l’école.

Selon le témoignage d’une institutrice maternelle, les conditions de travail et les classes surpeuplées poussent à la négligence et à la violence. Elle envisage de démissionner après 20 ans de service.

Ce projet de décret est voté ce mercredi en séance plénière à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il vise à interdire les violences dites éducatives ordinaires dans les écoles qui sont sous la tutelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

77 % des personnes sondées dans l’enquête pensent d’ailleurs qu’inscrire l’interdiction de ces pratiques dans la législation francophone représente une avancée pour les droits de l’enfant.

Zoé Georgoutsos, autrice de l’étude chez FAPEO explique que la perception diffère entre les parents et les professeurs. “A la maison, on identifie bien les violences comme l’isolement d’un enfant, la privation d’un repas. Quand on exclu de la classe ou retire le téléphone à l’école, moins de personnes considèrent que ce sont des violences. L’orientation vers le spécialisé, vers des filières moins valoriées, le redoublement abusif ne sont pas considérés comme des violences éducatives or elles sont systémiques. Dire les notes des évaluations devant les élèves, rabaisser sur des caractéristiques physiques, ça existe encore. C’est de la violence qui a des conséquences dramatiques sur le long terme.”  En plus de la communication non-violente et de l’auto-discipline, d’autres pistes de solutions existent. “Il faut considérer les mineurs comme des sujets de droit à l’école aussi et leur donner du pouvoir dans l’espace démocratique“.

Madeline Gyuyot, directrice de la Ligue des familles.  “Ce décret est une façon d’indiquer la manière dont il faut traiter les enfants à l’école pour les éduquants. Je pense qu’il faut interdire et mettre en place structurellement de l’appui au corps enseignant. Avoir des endroits de parole dans les écoles qui permettent d’agir en prévention de ce climat un peu tendu est utile. Des classes surpeuplées ne favorisent pas un contact privilégié avec les élèves. Ca dépend aussi du pouvoir organisateur de l’école.

Interview de Zoé Georgoutsos, autrice de l’étude chez FAPEO et Madeline Gyuyot, directrice de la Ligue des familles