Plus de 25.000 travailleurs du non-marchand ont défilé dans les rues de Bruxelles
Plus de 25.000 personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles jeudi afin de réclamer plus de ressources et d’attention pour le secteur du non-marchand, selon un décompte de la police bruxelloise. Les syndicats font état de leur côté de plus de 35.000 manifestants. Ceux-ci avaient estimé en amont de l’action qu’environ 10.000 personnes allaient battre le pavé.
Le cortège a démarré des abords de la gare de Bruxelles Nord vers 11h00 pour rejoindre la place Poelaert où des prises de parole ont eu lieu. Les manifestants sont passés par le boulevard Albert II, le boulevard du jardin Botanique, le boulevard Pacheco, le Mont des Arts, la place Royale, la rue de la Régence et enfin la place Poelaert. Coups de sifflet et pétards ont retenti, tandis que des manifestants ont entonné des chants comme: “Arizona, on n’en veut pas” ou “Santé mentale, santé vitale”.
■ Reportage de Lisa Saint-Ghislain, Nicolas Scheenaerts et Hugo Moriamé
Les militants étaient également équipés de pancartes et banderoles avec divers messages visant les autorités. “Il est temps pour le non-marchand”, “l’austérité nuit gravement à la santé” ou encore “pour les riches le paradis fiscal, pour nous l’enfer social”, pouvait-on lire sur certains des écriteaux. Une scène “Non-marchand for life” a également été installée au Mont des arts, en référence au cube “Viva for life” que la RTBF installe chaque année. L’installation visait à dénoncer les conditions de travail du secteur et la pénurie dont il souffre.
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Avec cette manifestation, les travailleurs des secteurs des soins, de l’aide sociale, de l’accueil de l’enfance, du handicap, du socioculturel ou encore de l’enseignement avaient la volonté de s’inviter à l’agenda des responsables et des négociateurs politiques, notamment au fédéral. Les syndicats ont exprimé leur inquiétude vis-à-vis du peu d’attention accordée au personnel du non-marchand dans les notes qui ont fuité et les économies annoncées. Ils alertent également sur une pénurie générale de personnel qui entraîne une hausse de la charge de travail, avec “des cadences infernales”.
“Pour nous, il n’y a pas de solution si on continue de désinvestir”, a appuyé la secrétaire fédérale non marchand du SETCa, Nathalie Lionnet. “Il manque 120.000 soignants d’ici 2030. On a des difficultés de recrutement dans tous les secteurs (du non marchand, NDLR). Ne pas investir dans le non marchand, ça veut dire perdre de l’argent. Les conséquences seront dramatiques”, a-t-elle martelé.
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Plusieurs représentants politiques étaient également présents à la manifestation. Parmi eux, le président du PTB, Raoul Hedebouw, qui a plaidé pour une hausse des budgets dans le non marchand et un meilleur salaire pour les travailleurs. “Il est essentiel que les gens fassent comprendre qu’ils sont en colère et qu’ils méritent le respect”, a-t-il avancé.
“Nous disons clairement à Georges-Louis Bouchez et Bart De Wever : augmentez les salaires au lieu de les bloquer”, a-t-il encore déclaré. Le président du Parti socialiste, Paul Magnette figurait également parmi les participants. “Il s’agit de secteurs essentiels dans la société, ce qu’on a vu pendant la période du coronavirus. Nous demandons beaucoup trop aux travailleurs et le secteur est – au vu des mesures d’austérité avancées par les différents gouvernements – inquiet pour l’avenir”, a-t-il appuyé.
Bruxelles-Propreté a par ailleurs indiqué que ses équipes opérationnelles ont assuré 86% des tournées de ramassage des sacs poubelles. La manifestation a eu un léger impact sur les collectes, ainsi certains sacs n’ont pas été ramassés à Bruxelles-Ville, à Anderlecht, Saint-Gilles, Ixelles et Forest. “Les sacs non ramassés par l’Agence ne doivent pas être rentrés par la population dans la mesure où des tournées de rattrapage seront organisées, en fonction des moyens humains disponibles, dès cette après-midi”, précise Bruxelles-propreté.
Belga – Photo Belga