Les syndicats mitigés suite aux nouvelles règles de quarantaine dans les classes
Dorénavant, les classes ne devront pas fermer si quatre enfants sont contaminés au Covid-19. De même que l’enfant, dont un membre du foyer est positif, pourra aller à l’école s’il présente un autotest négatif. Ce, dès le jour 1. Les syndicats, représentant des enseignants, se disent “mitigés”.
Si la première mesure ravit les syndicats, car “dans les écoles, c’était très difficile de s’organiser. Aussi bien pour les instituteurs que pour les directeurs d’école. On arrivait avec des classes de trois élèves ayant le Covid, il y avait un stress pour savoir si un quatrième allait être positif. À ce moment-là, l’instituteur perdait son emploi, il devait remis dans une autre classe, la directrice devait prévenir les parents. Bref, une désorganisation complète“, explique Joseph Thonon du CGSP-Enseignement.
Plusieurs points négatifs
Mais permettre à un enfant d’aller à l’école alors qu’il a un contact à haut risque au sein de son foyer est une mauvaise mesure selon les syndicats ; “Première remarque : présenter un autotest négatif est une condition qui n’est pas obligatoire. On ne peut pas obliger un parent ou un élève de le faire. Deuxième remarque, la communauté française n’a pas les moyens de les offrir, ni les moyens humains les faire. Il n’y a pas de moyens pour engager des infirmières à les faire dans les écoles. Troisième remarque, l’autotest n’est pas fiable à 100%. Je pense qu’on met en danger le personnel enseignant“, précise Joseph Thonon du CGSP-Enseignement, qui conclut en soulignant que l’absence des enseignants constitue le principal inconvénient en termes d’organisation, plus que l’absence des élèves.
Un coût pour les parents
Faire tester son enfant, cela a un coût pour les parents. Bernard Hubien, porte-parole de l’Union francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique (UFAPEC), explique que “le testing à la charge des parents peut coûter très cher. Dans certaines pharmacies, on vend les autotests 8 euros l’unité. Imaginez, une famille de trois enfants où le nez coule, il faut donc autotester, dans certaines familles, on ne va pas le faire. Sans avoir été testés, il risque d’être porteurs et propagateurs du virus“.
Il faut rappeler qu’un autotest positif entraine la demande gratuite d’un code CTPC pour un test PCR.
■ Interview de Joseph Thonon, président communautaire de la CGSP-Enseignement et de Bernard Hubien, porte-parole de l’Union francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique (UFAPEC) réalisées par Anaïs Corbin