Les sans-abris et mal logés sont 25% de plus en deux ans : “Cinq ans dans la rue, c’est 20 ans d’espérance de vie en moins”
C’est ce qui ressort du comptage réalisé en novembre par les équipes de Bruss’help, l’agence régionale en charge de l’aide d’urgence.
À Bruxelles, on recense aujourd’hui 9.777 personnes sans logement stable : certaines dorment dans la rue, d’autres vivent dans des abris, des squats ou sont hébergées chez des proches. Cela représente une augmentation de 25 % par rapport à 2022. Parmi elles, environ 1.000 personnes dorment dehors. Elles se trouvent principalement dans le centre de Bruxelles, autour du Pentagone, mais aussi dans d’autres quartiers…
Malheureusement, ces chiffres n’ont pas étonné du côté de Bruss’help. Pierre Verbeeren, le président, était l’invité du 12h30 ce jeudi. “Ce chiffre est énorme”, commence-t-il. “Cinq ans de vie dans la rue, c’est 20 ans d’espérance de vie en moins. Cela détruit la dignité humaine.”
Le dénombrement de 2024 met en évidence la diversité des profils : jeunes en rupture familiale, femmes victimes de violences conjugales, personnes souffrant d’addictions… “Ce baromètre permet de se rendre compte de cette situation qui est catastrophique. Les profils sont très différents et il faut rester connecté avec la réalité du terrain et celle de chaque personne.”
La hausse du nombre de sans-abri s’explique en grande partie par l’augmentation de la pauvreté dans la capitale, mais aussi par des loyers devenus inaccessibles pour beaucoup. Bruss’help pointe également une autre cause : l’exclusion des hommes seuls des structures d’accueil de Fedasil, qui contribue à gonfler les chiffres.
Parmi les personnes qui dorment dans la rue, au moins 9 % sont des femmes et 2 % sont mineures.
Belga avec rédaction