10 000 policiers manifestent à Bruxelles pour se faire entendre du monde politique

Ils dénoncent un manque de considération.

Des milliers de policiers – au moins 10.000, selon les organisateurs – se sont élancés lundi matin du boulevard Albert II, dans le centre de Bruxelles, pour faire bruyamment entendre leur mécontentement.

La police est en colère. Elle dénonce ce qu’elle considère comme des promesses non-tenues et un manque de respect de la part du gouvernement fédéral, tant en matière de financement que d’application de sanctions pour les violences à son égard.

Le cortège est décidé à se faire entendre. Des pétards sont incessamment allumés le long du parcours, au point de faire trembler les vitres de commerçants visiblement inquiets, certains ayant même décidé de fermer leurs portes.

“Assez des promesses”

Les policiers se dirigent vers le palais de Justice, pour dénoncer l”absence d’application d’une circulaire visant à sanctionner plus durement les auteurs de violence à l’égard des forces de l’ordre. Ils s’arrêteront aussi devant le siège de l’Open Vld, parti du Premier ministre Alexander De Croo.

On en a assez des promesses“, résume le permanent CGSP Eddy Quaino. “La ministre de l’Intérieur n’a pas tenu ses engagements en matière de revalorisation salariale ni d’aménagement de fin de carrière. Aujourd’hui, il y a un ras-le-bol.

Le monde policier attend aussi “une réponse beaucoup plus ferme” de la justice face aux attaques frontales dont les agents se sentent de plus en plus souvent victimes.

La délégation syndicale a ensuite pris congé des manifestants peu après 13h30 pour aller à la rencontre du Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD).

Déception

Après avoir rencontré ce lundi le Premier ministre Alexander De Croo , la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD), les représentants des syndicats des policiers s’avouent déçus.

Les syndicats de police espéraient une concession du gouvernement sur l’accord salarial et le dispositif  NAPAP – non activité préalable à la pension-, le régime d’aménagement de fin de carrière propre aux policiers, qui doit être supprimé après 2022, mais ils ont échoué. “Les gens ne veulent même pas parler de notre statut. Ils maintiennent la réduction accélérée de la NAPAP et ne veulent pas rappeler le phasage de l’accord salarial. C’est une déception“, a commenté Joery Dehaes, délégué ACV (CSC) alors que 10.000 policiers ont manifesté lundi à Bruxelles pour exiger davantage de respect de la part du gouvernement fédéral. Carlo Medo, président du Syndicat national du personnel de police et de sécurité (SNPS), espérait davantage de ces entrevues. “On a beaucoup parlé, mais je pense qu’on ne s’est pas bien compris. Ils sont prêts à parler de la violence contre la police, mais sur les autres sujets, c’est triste. Je suis très déçu, car aujourd’hui nous avons vu un signal fort de la part des policiers eux-mêmes“, a-t-il déclaré.

Les syndicats se disent unis. De nouvelles actions devraient être organisées. “Nous sommes toujours ouverts à la négociation, mais aujourd’hui, une personne sur quatre qui travaille pour la police était ici. Cela ne doit pas être oublié“, a conclu Joery Dehaes.

Belga

■ Reportage de Maël Arnoldussen, Charles Carpreau et Corinne De Beul