Les pharmaciens pourront-ils utiliser des tests antigéniques ?
Les pharmaciens pourraient pratiquer des tests antigéniques dans les jours qui viennent. C’est en tout cas leur proposition. En France et en Suisse, c’est déjà le cas. Mais pour que cela soit rendu possible chez nous, il faut que le fédéral reconnaisse la validité de ce type de dépistage.
Pour le moment, il n’existe en Belgique que deux tests reconnus par le fédéral et donc remboursés. Il s’agit du test sérologique, une prise de sang qui détecte la présence d’anticorps et le test PCR, cet écouvillon qu’on insère dans votre nez et qui doit ensuite partir en laboratoire. Si tout va bien, vous recevez le résultat 48h après et celui-ci est encodé dans la base de données et dans votre application Coronalerte.
Et il existe aussi les tests salivaires dont l’efficacité n’est que de 60%. La Wallonie a tout de même décidé de les utiliser pour les maisons de repos. A Bruxelles, on a préféré la quatrième catégorie de tests, les antigéniques. 100.000 ont été commandés par la Région pour les maisons de repos et le personnel prioritaire.
►La Région bruxelloise commande 100.000 tests antigéniques : comment fonctionnent-ils ?
Ce test se fait aussi avec un prélèvement dans le nez mais le résultat est obtenu en une quinzaine de minutes, sans passer par un laboratoire. En France, ces tests peuvent être faits par un pharmacien sur les patients asymptomatiques ou sur les personnes ayant des symptômes depuis moins de 4 jours. Il faut juste être assis et évidemment, la personne pratiquant le prélèvement doit être protégée.
Chez nous, un amendement a été voté à la Chambre pour permettre aux pharmaciens mais aussi aux dentistes, logopèdes et ambulanciers de pratiquer des tests PCR. Cela rentrera en vigueur dès sa parution au Moniteur belge. Mais comme les laboratoires sont toujours saturés, cela n’aidera pas beaucoup à désengorger le circuit. Par contre, les tests antigéniques, fiables à 80% et recommandés par l’Académie royale de médecine et l’Europe, semblent être une bonne solution pour l’association de pharmaciens de Belgique.
Si les pharmaciens se montrent volontaires, reste en suspens toute une série de questions. Qui payera le matériel de protection? Combien coûtera le test pour le patient? Y aura-t-il une rémunération pour le pharmacien? Qui pourra être testé? Maintenant la question est entre les mains du fédéral. Au cabinet du ministre de la Santé, Franck Vandenbroucke, on confirme que les tests antigéniques sont en cours d’analyse par la taskforce testing. Une fois validé scientifiquement, il faudra définir une stratégie de testing. Les tests PCR pourraient être réservés aux symptomatiques et les antigéniques aux cas contact. La décision devrait tomber dans quelques jours.
Quant à la plateforme fédérale pour les laboratoires d’analyse qui devait arriver mi-octobre puis début novembre n’est toujours pas prête. Certains parlent de mi-novembre mais au cabinet de Franck Vandenbroucke, on préfère ne pas communiquer à ce sujet.
Vanessa Lhuillier – Photo: BX1