Les logopèdes manifestent pour obtenir une revalorisation salariale

Environ 300 logopèdes, selon l’estimation de la police de Bruxelles-Ixelles, et entre 350 et 400 selon celle des organisateurs, ont manifesté jeudi matin devant la gare centrale de Bruxelles pour réclamer la revalorisation de leurs honoraires.

Dans le cadre de cette action menée par l’Union professionnelle des logopèdes francophones (UPLF) et la Vlaamse Vereniging Voor Logopedisten (VVL), les praticiens agitaient de multiples affiches “Pratique logopédique à vendre” pour faire valoir que leur profession n’est plus viable et que beaucoup d’entre eux envisagent de ce fait de la quitter, comme certains de leurs anciens collègues l’ont déjà fait.

33,40 euros

Les logopèdes demandent à ce que leurs honoraires, actuellement fixés à 28,33 euros par séance de minimum 30 minutes, soient augmentés à 33,40 euros, au moyen d’une revalorisation du budget alloué au secteur. Ce montant a été décidé début janvier par la commission de convention des logopèdes. Les logopèdes ont refusé de signer une nouvelle convention sans que leurs honoraires soient revus à la hausse.

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En conséquence, ils fixent depuis début janvier librement leurs tarifs et les patients se font rembourser sur base des 28,33 euros mentionnés sur la dernière convention signée des logopèdes, qui les lie aux organismes assureurs au niveau de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami). “On a des charges pour les déplacements, le temps de préparation des séances, l’administratif, les contacts avec les autres prestataires de soins, l’établissement des objectifs thérapeutiques ou encore les formations et on a encore les charges du cabinet: l’énergie, les loyers…“, a détaillé Annabelle Duval, représentante de l’UPLF.

Ce sont les patients qui  supportent cette augmentation

Des logopèdes ont augmenté leurs honoraires à 33,40 euros et ce sont les patients qui supportent cette augmentation, ce que l’on dénonce“. Elle lance aujourd’hui un appel au ministère fédéral de la Santé pour que des négociations soient menées. “On a des arrêts, chaque semaine, dans tous le pays, et on le ressent fortement depuis un an, car les logopèdes qui continuent à travailler sont surchargés d’appels auxquels ils ne peuvent plus donner directement suite“, poursuit Annabelle Duval. (avec Belga)

■ Reportage de Jean-Christophe Pesesse, Nicolas Scheenaerts et Laurence Paciarelli