Les experts font le point sur la situation dans les hôpitaux (INFOGRAPHIE)

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Les experts sont revenus sur la situation des hôpitaux en Belgique à quelques heures du prochain Comité de concertation.

Ce vendredi, les experts ont décidé de se concentrer exclusivement sur la situation dans les hôpitaux. “Et nous avons de bonnes raisons de le faire puisque cette situation est actuellement précaire“, a entamé le porte-parole du Centre de crise, Yves Stevens. “Donner à chacun les soins dont il a besoin est un véritable défi quotidien“.

Marcel Van der Auwera, chef du département de l’aide médicale urgente au SPF Santé publique, était présent pour fournir plus d’informations sur l’état des hôpitaux en Belgique. Celui-ci est d’abord revenu sur la situation à la suite de l’incendie qui s’est déclaré dans la nuit de dimanche à lundi à Anderlecht. Il confirme que des lits en soins intensifs ont du être recherchés pour les victimes étant donné qu’il ne restait plus qu’un lit en soins intensifs à Bruxelles.

Pour pouvoir parler d’un lit en soins intensifs, il faut une structure et de la logistique : une chambre, un lit et beaucoup d’équipement, “mais surtout il faut de nombreuses mains autour du lit pour finir des soins de qualité“, a-t-il souligné. Cela se chiffre à trois infirmiers ou infirmières par lit en soins intensifs. “Les lits ne sont pas le problème, le problème est le manque de personnel qualifié pour les gérer“, explique Marcel Van der Auwera.

Utilisation des lits en soins intensifs depuis le début de la pandémie :

En bleu, les patients non-covid. En rouge, les patients covid. En jaune, les lits supplémentaires pour les personnes nécessitant beaucoup d’oxygène. La ligne bleue est le nombre de lits en soins intensifs agréés en Belgique (environ 2000 lits). La ligne noire reflète l’activité normale des unités en soins intensifs (environ 1500 patients en soins intensifs). La ligne orange montre le nombre de lits supplémentaires qui ont pu être ouverts en soins intensifs (800 au début de la crise, 260 aujourd’hui à cause de l’épuisement et la pénurie du personnel).

Depuis la période de septembre-octobre 2020, à partir du moment où les soins intensifs ont compté plus de 300 patients covid, les soins non-covid ont été réduits et reportés. Depuis 6 mois, des soins sont donc reportés.

Depuis octobre 2020, les unités en soins intensifs fonctionnent à plus de 110% de leur capacité normale. À trois reprises les unités en soins intensifs ont été soumis à un stress test : une période pendant laquelle les services de soins intensifs ont du travailler à plus de 130% de leur capacité.

En avril 2020, cette période a duré 11 jours, en novembre 2020 elle a duré 29 jours. Depuis fin mars, cela fait à nouveau 29 jours, “et cela risque de persévérer deux ou trois semaines“, ajoute le médecin.

Celui-ci a également voulu remercier le personnel soignant et souligner leurs efforts surhumains. “Je vous demande donc de respecter les règles et de soutenir nos hôpitaux“, a-t-il conclu.

V.d.T. – Photo d’illustration Belga