Les Diables Rouges et le Stade Roi Baudouin, c’est bientôt fini ?
Les pistes d’autres stades évoquées par l’Union belge pour les prochains matchs des Diables interloquent le bourgmestre de la Ville de Bruxelles. Son échevine des Sports assure qu’il s’agit seulement d’une stratégie à court terme de la Fédération belge de football.
Après leur remontada face à l’Ukraine dans un stade de Genk comble ce dimanche, les Diables Rouges doivent à nouveau retrouver le stade Roi Baudouin le 9 juin prochain contre le Pays de Galles dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde 2026. Mais après cela, les candidatures restent ouvertes. L’Union belge a en effet émis l’idée que d’autres stades que celui du Heysel puissent accueillir les prochaines rencontres de notre équipe nationale. Les pistes d’Anderlecht, de la Gantoise et du Standard ont été évoquées.
Mais voilà, derrière le Stade Roi Baudoin, il y a son propriétaire, la Ville de Bruxelles, qui assure son entretien et se charge d’y organiser les événements. La fin des matchs des Diables Rouges représenterait un important manque à gagner, alors que le coût de son entretien, lui, ne diminue pas. Or, d’autres évènements continuent de s’y tenir. Le bourgmestre de la Ville Phillipe Close a donc appelé l’Union belge à clarifier sa position ce mardi.
“Une ville toute seule ne peut pas rénover ce stade. Si l’Union belge nous dit à un moment donné ‘on ne veut plus jouer dans ce stade’, on en prend acte, mais il y a toujours le Mémorial Van Damme qui est là. C’est important aussi, c’est un événement mondial. Il faut que l’Union belge nous dise ce qu’elle veut. C’est un stade où on met beaucoup d’argent, on est les seuls à investir là-dedans. Si l’Union belge ne souhaite plus jouer au Stade Roi Baudouin, elle doit nous le dire”
Les Diables s’y mettent
Cela fait un petit temps que le Stade Roi Baudouin est critiqué pour l’état de sa pelouse, la détérioration de ses tribunes ou encore la présence d’une piste d’athlétisme autour du terrain qui ne permet pas une communion totale entre le public et les joueurs, mais ces critiques ont pris une nouvelle dimension ces derniers jours.
Suite à leur victoire face à l’Ukraine, des Diables Rouges comme Romelu Lukaku et Kevin De Bruyne ont tenu à remercier l’Union belge de les avoir fait jouer à Genk, soulignant le soutien du public qui les a portés. Il faut dire que le Stade Roi Baudouin et ses 50.000 places – rarement toutes remplies et séparées par la piste d’athlétisme – ne procure pas la même ambiance.
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L’échevine des Sports s’étonne
Contactée ce mercredi matin, l’échevine des Sports de la Ville de Bruxelles Florence Frelinx (MR) dit être “quelque peu surprise par la déclaration du Bourgmestre“. Elle est en contact régulier avec l’Union belge dont les intentions sont, selon elle, très claires. “À court terme, elle souhaite rapprocher les Diables Rouges de leurs supporters à travers tout le pays, ce qui implique naturellement de passer aussi par le Stade Roi Baudouin. À long terme, elle insiste sur la nécessité de disposer d’un stade capable d’accueillir l’équipe nationale dans de bonnes conditions. C’est précisément l’objectif sur lequel nous travaillons depuis le début de mon mandat“, explique-t-elle.
“Par ailleurs, le problème de la pelouse est connu de tous depuis longtemps. Il est temps de trouver une solution structurelle à cette situation, probablement en remplaçant la pelouse actuelle par une pelouse hybride.”
À noter qu’aucun autre stade en Belgique ne possède une aussi grande capacité que celle du Stade Roi Baudouin (50.000 places assises). Suivent les stades du FC Bruges (29.042 places), du Standard (27.670 places), et de Genk (23.718 places). Un argument de poids pour l’Union belge pour continuer à y organiser les plus grands matchs.
La ministre Galant veut voir les Diables rouges jouer à Sclessin à l’automne prochain
La ministre des Sports en Fédération Wallonie-Bruxelles Jacqueline Galant (MR) a annoncé mercredi avoir écrit au bourgmestre de Liège pour lui demander d’autoriser les Diables rouges à jouer leur dernier match de qualification pour la Coupe du monde dans le stade de Sclessin.
Les responsables du stade liégeois ont été sollicités pour accueillir cette rencontre prévue à l’automne “mais il me revient que le bourgmestre de Liège s’y oppose pour des raisons de sécurité et de coûts de sécurité”, a indiqué la ministre en séance plénière du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Vu la situation budgétaire de Liège, il ne veut pas s’engager dans cette rencontre”, a ajouté la libérale en réponse à une question d’actualité de Chris Massaki Mbaki (MR). “J’ai écrit au bourgmestre de Liège pour qu’il puisse revoir sa position car je pense que ce serait vraiment une plus-value pour la Fédération Wallonie-Bruxelles qu’une rencontre puisse être organisée dans le stade de Sclessin”. “Je suis sûre que les Liégeois seraient ravis d’avoir une rencontre des Diables rouges dans leur stade”, a encore fait valoir la ministre.
■ Les explications de Victor de Thier dans le 8h