Les associations font entendre leurs voix à l’occasion de la journée mondiale contre les mutilations génitales féminines

Ce 6 février a lieu la journée mondiale contre les mutilations génitales féminines. À cette occasion, plusieurs associations ont décidé de faire entendre leurs voix afin d’interpeller le monde politique sur ces pratiques.

Le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS) a ainsi décider d’organiser une action “Ton clitoris ou ta maman ?” devant le cabinet de la secrétaire d’Etat Sarah Schlitz. Il s’agit d’une action en faveur d’un statut de protection internationale pour les mères (et les pères) de fillettes à risque d’excision.

Par cette action, les organisateurs veulent s’opposer au changement de la pratique belge en matière de reconnaissance du statut de réfugié. Avant 2019, l’obtention du statut de réfugié par un enfant entraînait également cette possibilité pour sa famille. Cette règle a été modifiée lors de la législature du gouvernement précédent.

Les organisateurs ont donc pu prendre contact avec le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Sammy Mahdi (CD&V) par vidéo conférence pour lui faire part de leurs craintes concernant cette nouvelle règle. Ils ont également pu rencontrer la secrétaire d’État à l’Egalité des genres Sarah Schlitz (Ecolo), après avoir préalablement manifesté devant chez elle avec des poussettes et des poupées.

Les deux politiciens ont promis d’y travailler en collaboration avec leurs deux cabinets.

C’est une bonne nouvelle mais il est important de ne pas faire tout un tapage le 6 février puis tout oublier le lendemain. C’est une lutte importante qu’il faut continuer à mener“, nous confie Samia Youssous,  responsable de l’antenne de Liège du GAMS présente lors des entrevues avec les secrétaires d’État.

Le Centre d’Action Laïque demande au monde politique de s’attaquer à “ce problème de société”

Le Centre d’Action Laïque s’est également manifesté dans le cadre de cette journée particulière. Celui-ci plaide pour une réelle politique de prévention et de sensibilisation. À ce jour, 15.000 femmes vivant en Belgique ont été victimes de mutilations sexuelles et 8.000 filles sont à risque de l’être, affirme l’ASBL dans un communiqué.

L’association estime qu’il est urgent de sortir les mutilations sexuelles féminines de l’angle mort de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle demande dès lors aux gouvernements fédéraux, communautaires et régionaux de saisir ce problème de société à bras le corps en adoptant des mesures spécifiques, en fonction de leurs compétences respectives, pour mettre fin à ces pratiques.

Véronique De Keyser, Présidente du Centre d’Action Laïque, précise dans ce communiqué  : « Il ne s’agit pas de condamner ou de juger des pratiques culturelles. Agir de la sorte serait contre-productif et n’a pas lieu d’être. Il faut au contraire entendre ces femmes et ces filles, ces parents et ces hommes, tout en restant fermes sur le principe : dans notre pays, l’intégrité physique et psychique des victimes doit leur être garantie. »

V.d.T. – Photo : Belga