Les assistants de pratique, une nouvelle profession de santé pour soutenir les médecins

Le gouvernement fédéral a approuvé, vendredi, la création d’une nouvelle profession de soins destinée à alléger le travail des médecins: les assistants de pratique. Les premières formations – organisées par les entités fédérées – débuteront à l’automne 2024. Elles dureront un an et demi, dont six mois de stage.

Une nouvelle formation peu utile selon  Paul De Munck, president du Groupement belge des omnipraticiens. “Je ne suis pas sûr que c’est une bonne chose de créer un nouveua métier du soin dont l’essentiel sera administratif. On manque d’infirmiers mais il faudrait étudier les causes, peut-être qu’il y a un  manque d’attractivité. Nous étions plus favorables a créer des dispositifs qui facilient le recours à de vrais assistants administratifs et pour le reste, avoir des infirmiers.”

“Le nouveau profil d’assistant de pratique permettra de beaucoup mieux soutenir les médecins. Et en même temps, il offrira la possibilité d’évoluer de manière plus rapide et plus flexible – moyennant la formation nécessaire – vers d’autres profils de soins qui sont en pénurie aujourd’hui”, explique le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, dans un communiqué publié lundi.

L’allègement du travail est une annonce positive pour Michel de Volder, président de la Fédération des Associations des Médecins Généralistes de Bruxelles. “On est ravis que ça puisse se faire. Il faut faire la  distinction avec les infirmiers.  Un an de formation me semble adéquat.”

Concrètement, l’assistant de pratique, qui sera défini comme un paramédical dans la législation sur les professions de soins, pourra travailler non seulement dans un cabinet de médecine générale ou spécialisée, mais aussi dans un hôpital, un centre de revalidation ou une maison de repos. L’assistant de pratique pourra alléger le travail des médecins et d’autres prestataires de soins pour les tâches médicales d’appui technique. Il peut s’agir, par exemple, de prélever des échantillons pour le laboratoire. Il pourra également donner un coup de main à l’accueil ou prendre en charge certaines tâches administratives, logistiques ou informatiques. “Avec cette fonction, nous voulons créer du temps supplémentaire pour les contacts entre le médecin et le patient et nous faisons en sorte que les infirmières et les infirmiers, à l’hôpital ou ailleurs, ne doivent pas trop s’occuper non plus de tâches administratives ou logistiques”, précise encore le ministre Vandenbroucke.

La question en suspend reste celle du financement, le fédéral ne prévoit pas de financer ces emplois. L’arrêté royal devrait être validé cet automne. Des discussions sont encore attendues avec les Régions, chargées de l’organisation de la première ligne de soins.

Anaïs Corbin avec Belga