Les Assises contre le racisme devront déboucher sur des recommandations concrètes

Le parlement bruxellois a officiellement ouvert ce matin les premières “Assises contre le racisme”, quarante ans après l’adoption de la loi Moureaux contre le racisme et 20 ans après la conférence mondiale de Durban contre ce phénomène de société.

Objectif des panels thématiques organisés d’ici mi-juillet dans les différentes compétences de la Région, et auxquels prendront part des représentants d’associations, des experts, des acteurs publics et privés: établir une photographie aussi précise que possible de la situation et des différentes facettes du phénomène dans une ville qui compte 184 nationalités. Les témoignages et échanges permettront d’élaborer des recommandations d’actions prioritaires à mener.

Cumuls de discriminations

La séance inaugurale des assises a permis de planter le décor: à Bruxelles, moins d’un quart de la population est d’origine belge (personne née belge de deux parents nés en Belgique). En Flandre et en Wallonie, c’est le cas de respectivement 70% et 60 % de la population.

>>Interview de Rachid Madrane, dans Toujours + d’Actu ce lundi

Le racisme prend diverses formes, notamment dans les domaines du logement et de l’emploi où des initiatives légistiques ont été entreprises pour le freiner, mais où il reste du travail, de l’aveu des intervenants de ce jeudi.

Un point attire particulièrement l’attention: des formes parfois complexes de cumul de facteurs de discrimination, à l’image de la situation vécue par des mères d’origine étrangère, encore davantage victimes que ne le sont déjà des hommes de la même origine qu’elles sur le marché du travail.

Globalement, le centre interfédéral pour l’égalité des chances Unia dit avoir a répertorié, en 2019, 198 notifications en rapport avec des critères raciaux et 99 en rapport avec des convictions religieuses. Mais ces signalements sont largement inférieurs à la réalité du phénomène, si l’on en croit la secrétaire d’État bruxelloise à l’Égalité des chances.

Avec Belga 

Reportage de Marie-Noëlle Dinant, Frédéric De Henau et Lola Depaepe