L’édito de Fabrice Grosfilley : l’enjeu communal
C’est le temps fort de la démocratie locale : l’élection des conseillers communaux dans les 581 communes de Belgique, dont 19 à Bruxelles. Un rendez-vous qui a lieu une fois tous les 6 ans. Dans deux jours, vous êtes donc invités à désigner les conseillers communaux de votre choix. Par ricochet, cela aura une influence sur la constitution du conseil de police et du conseil de CPAS notamment. De la composition du conseil communal dépendra également la constitution de la future majorité communale. Il faudra pour cela qu’au moins la moitié des conseillers élus se mettent d’accord sur un pacte de majorité et désignent en leur sein un bourgmestre et des échevins.
On rappellera que voter reste obligatoire en Région bruxelloise, alors que ce n’est plus le cas pour ces élections en région flamande. Il n’y a qu’un seul collège électoral par commune, francophone et néerlandophone, tout le monde vote ensemble. La participation à l’élection est ouverte aux Bruxellois qui ne possèdent pas la nationalité belge, à condition toutefois de s’être inscrits au préalable. Au-delà de ce rappel pratique, on soulignera que ces élections communales sont l’occasion de s’exprimer sur des enjeux qui concernent spécifiquement la commune. Il y a donc bien 19 élections distinctes en Région bruxelloise, avec pour chaque commune ses problématiques spécifiques, ses débats qui ne ressemblent pas forcément aux débats du voisin, un casting qui est propre à la commune, et une logique d’alliance qui ne va pas toujours dans le même sens que celle qu’on peut observer à la région ou au fédéral.
Depuis la rentrée de septembre, nous avons suivi tous ces débats avec passion sur l’antenne de BX1. Au total, ce ne sont pas moins de 26 débats qui vous ont été proposés sur notre antenne. Rien que dans la matinale Bonjour Bruxelles, nous avons reçu 57 candidats têtes de liste en interview. Notre tour de Bruxelles nous a permis d’être en direct des 19 communes de la région bruxelloise, à l’écoute des citoyens. Tous ces programmes sont évidemment à retrouver sur notre site BX1.be. Ce déploiement sans précédent, nous espérons qu’il puisse contribuer à la qualité du débat, en vous permettant de vous forger votre propre opinion en connaissance de cause, après avoir entendu les programmes, les propositions, les objectifs poursuivis par les uns et les autres.
Que retenir de tous ces débats ? Ce sont très souvent les mêmes thèmes qui animent la compétition électorale d’une commune à l’autre. La propreté est une très grande préoccupation pour beaucoup de citoyens. La sécurité et la mobilité sont également très souvent mises en avant. Viennent ensuite la problématique du logement, notamment le coût de celui-ci, ainsi que la qualité de vie, avec le maintien des espaces verts, l’accueil des enfants dans les écoles ou en dehors, et l’accès à des terrains de sport. Pour toutes ces préoccupations, les communes ont effectivement un rôle à jouer. Pas toutes seules : pour la sécurité, une partie des solutions vient du fédéral, pour la mobilité, la région bruxelloise est un acteur central, mais dans les deux cas, les communes ont plus qu’un mot à dire. Même chose pour l’urbanisme, l’organisation de l’enseignement communal, etc.
La suite de l’histoire, c’est à vous de l’écrire. Souhaitez-vous que la majorité sortante et votre bourgmestre actuel continuent le travail ? Ou préférez-vous un changement de majorité ? Allez-vous confirmer le choix que vous avez fait le 9 juin lors des élections régionales et fédérales, ou avez-vous, au niveau de votre commune, envie de voir les choses autrement ? Allez-vous plutôt voter pour un parti, pour un programme, ou plutôt pour une personne ? Choisirez-vous de voter pour la case de tête, ou préférez-vous que votre voix aille à un ou plusieurs candidats de manière plus précise ? Toutes ces réponses vous appartiennent. Mais dans tous les cas de figure, ne sous-estimez pas l’importance de ce vote. Dans certaines communes, les jeux semblent faits. Mais dans la très grande majorité des cas en région bruxelloise, le débat est particulièrement ouvert. Dans beaucoup de communes, dimanche soir, la majorité pourrait changer. Et même dans les cas où les candidats ont annoncé des préaccords, rien ne dit que ces préaccords auront la majorité suffisante. Quand on dit que dans une démocratie, c’est l’électeur qui décide, ce n’est pas un slogan. Et parfois, au niveau communal, quelques dizaines de voix peuvent faire la différence.
Fabrice Grosfilley