L’édito de Fabrice Grosfilley : l’élève au centre

Ce lundi, Fabrice Grosfilley évoque dans son édito les réformes de la rentrée scolaire.

« C’est un tournant dans l’histoire de l’enseignement ». Ces mots sont ceux de Pierre-Yves Jeholet ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, prononcés ce matin. Il faisait référence aux importantes réformes qui entrent en vigueur à l’occasion de cette rentrée scolaire.

La première de ces réformes est évidemment le nouveau calendrier scolaire. Une rentrée la dernière semaine du mois d’août, et une fin d’année début juillet, on travaillera ainsi jusqu’au 7 juillet cette année. En échange des vacances rallongées à Carnaval et à la Toussaint. Sept semaines de cours, deux semaines de repos, les spécialistes de l’éducation le recommandaient depuis longtemps, et la ministre-présidente a bien raison de souligner qu’avec cette réforme, c’est l’intérêt des enfants qu’on a mis au centre du jeu. Pas pour qu’ils y aient plus de congés (en fait, il n’y a rien qui change, il y en aura autant qu’avant) mais pour qu’ils puissent être reposés, et donc être au maximum de leur concentration lorsqu’ils sont en classe.

Deuxième réforme, l’entrée en réforme d’un tronc commun qui sera enseigné à tous les élèves quelle que soit leur orientation future. Jusqu’à 15 ans, ce sera le même programme pour tous. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus d’options, mais cela signifie que ces options ne sont pas une pré-orientation qui vous dirige d’office vers l’enseignement qualifiant ou l’enseignement général. Repousser l’heure du choix à l’adolescence, c’est donner à chaque enfant une chance d’aller vers les études de son choix. Un petit pas vers un système plus juste alors qu’on sait que notre enseignement est l’un de ceux, qui en Europe, reproduit le plus les inégalités, liées au statut social des parents.

Alors, on ne va pas être naïfs. Les réformes du pacte d’excellence ne suffiront pas à transformer notre enseignement du jour au lendemain. Quand on accueille près d’un million d’élèves et que l’on emploie plus de 100.000 enseignants, on ne se lève pas un jour en se disant qu’on va renverser la table. Cela prendra du temps, beaucoup de temps. Et cela passe surtout par une prise de conscience. Des élèves, tout d’abord. C’est à eux de se prendre en main et de travailler s’ils veulent réussir. L’école offre un cadre, des moyens, des ressources, un accès au savoir et à la connaissance. Mais l’apprentissage passe forcément par un investissement et un effort personnel. Dans une interview ce week-end, la ministre de l’Éducation insistait également sur le rôle des parents. Transmettre sa culture, mais aussi ses valeurs, et parmi ces valeurs, la politesse, le respect des autres, et en particulier le respect de l’école et des professeurs, c’est le rôle des parents.

Pour cette rentrée 2022, Caroline Désir et Pierre-Yves Jeholet avaient choisi de rendre visite à la même école. Le libéral et la socialiste étaient côte à côte pour marquer le coup et ils ont décidé de le faire dans une école bruxelloise. Plus précisément à l’IRSA : l’Institut Royal pour Sourds et Aveugles qui se trouve à Uccle. Un établissement qui accueille chaque jour plus de 1000 élèves, de la crèche aux jeunes adultes. Déficience visuelle ou auditive, polyhandicap, la mission de cette école est d’offrir le bon accompagnement à chacun de ses élèves. Ça c’est un objectif qu’on voudrait assigner à toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et pas seulement à l’enseignement spécialisé. Tout faire pour qu’aucun de nos élèves n’ait le sentiment qu’un jour, on l’a peut-être abandonné.

■ Un édito de Fabrice Grosfilley

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29 août 2022 - 18h25
Modifié le 29 août 2022 - 18h25