L’économie devrait être enseignée différemment, selon le groupe Rethinking Economics ULB
Après la démission de Laurent Lievens, professeur de la Louvain School of Management, des voix s’élèvent pour repenser la façon d’enseigner l’économie. Bruno Van Pottelsberghe, doyen de la faculté de Solvay, et Adriano La Gioia, membre du groupe Rethinking Economics ULB, parlent de la situation de l’ULB dans le 12h30.
Vendredi 9 septembre, dans une lettre ouverte publiée dans La Libre, le professeur Laurent Lievens annonçait sa démission de la Louvain School of Management. La cause principale résidait dans la réduction des cours de sciences humaines et sociales dans le programme de cette année. Le professeur estimait que l’économie néoclassique, prônant le capitalisme et le consumérisme, était encore trop enseignée, alors qu’elle allait à l’encontre des nécessités liées au réchauffement climatique.
Très vite, d’autres voix se sont élevés sur le sujet, y compris à l’Université libre de Bruxelles.
Un avis partagé par certains professeurs et assistants
Adriano La Gioia, membre du groupe Rethinking Economics ULB et assistant à Solvay, estime qu’il est important de promouvoir un autre type d’enseignement. “(Rethinking Economics) prône le fait d’introduire plus de cours de sciences sociales et humaines, afin que les économistes soient conscients de ces enjeux-là et qu’ils prennent du recul par rapport à leur propre discipline“, explique-t-il dans le 12h30. Selon lui, la solution réside dans le pluralisme : “Si on enseigne les différents courants en parallèle, selon un principe que l’on appelle le pluralisme, cela permettra de prendre du recul par rapport à son propre enseignement en économie“.
D’après lui, l’économie serait donc considérée comme une science exacte, au lieu d’une science sociale, dépendante des facteurs sociétaux. Une idée que nuance Bruno Van Pottelsberghe, doyen de la faculté de Solvay. Il explique notamment que certains cours visent à enseigner des problèmes économiques contemporains, et ce compris le développement durable. “On a différents mécanismes d’adaptation et de correction“, estime-t-il, notamment grâce aux évaluations données par les étudiants et à un groupe de réflexion qui aborde certaines problématiques afin de les intégrer à leurs cours.
■ Bruno Van Pottelsberghe et Adriano La Gioia, par Maxime Deschamps