Le travail du sexe bientôt encadré : “Il reste encore beaucoup à faire en termes de lutte contre les violences à l’encontre des travailleurs du sexe”
La Belgique va devenir le deuxième pays au monde à décriminaliser le travail du sexe. Des milliers de personnes seront finalement considérées comme des travailleurs, et bénéficieront d’un contrat de travail. Isabelle Jaramillo, coordinatrice pour l’Asbl Espace P, était l’invitée du 12h30.
La commission des Affaires sociales de la Chambre a approuvé ce mardi le projet de loi qui permet de donner un contrat de travail aux travailleurs du sexe. Mais le PTB demande une deuxième lecture, ce qui reporte l’approbation du projet de loi. L’objectif est de valider celui-ci avant le 8 mai. Celui-ci va permettre d’inscrire cette activité au même titre que d’autres activités. “Cela reste une activité professionnelle spécifique, avec des conditions strictes, mais les travailleurs du sexe pourront prétendre aux mêmes droits que les autres”, explique Isabelle Jaramillo. Jusqu’à présent, il y avait un flou autour de ces professions. “C’était du bricolage. Le système permettait aux personnes d’exercer mais sans bénéficier de l’ensemble des droits auxquels elles pouvaient prétendre”, rajoute la coordinatrice.
Cette avancée, permettra aux travailleurs d’avoir une meilleure protection et d’exercer dans des conditions plus safe. “Tout ne se règle pas en une fois. Une partie du public ne pourra pas rentrer dans ce système, car elles ne sont pas en ordre de séjour”, explique Isabelle Jaramillo.
L’espace P fête ses 35 ans d’existence. ” Le constat est en deux teintes, il y a des avancées importantes au niveau de l’accompagnement des travailleurs du sexe et un peu morose car le travail est encore énorme en termes d’inclusion, et de lutte contre les violences à l’encontre des travailleurs du sexe”, conclut-elle.
■ Interview d’Isabelle Jaramillo, coordinatrice pour l’Asbl Espace P au micro de Sabine Ringelheim et Adeline Bauwin.