Le taux d’enfants morts-nés est plus important à Bruxelles : en cause, la pauvreté dans la capitale

Statbel, l’office belge de statistique, a partagé ses chiffres de la mortalité infantile.

Si la mortalité infantile (des enfants âgés de moins d’un an, NDLR) est en baisse en Belgique, la diminution de la mortinatalité (les enfants morts-nés) est bien moins sensible à Bruxelles, apprend-on à la lecture des données publiées récemment par Statbel, l’office belge de statistique. Ainsi, en 2020 (les dernières données dont on dispose), dans la capitale, le taux de mortinatalité  était de 5,7‰ : cela signifie donc que, sur mille enfants qui naissent, un peu plus de cinq sont morts-nés. En 2017, ce chiffre avait grimpé à 7‰.

Ces chiffres bruxellois sont bien plus hauts que dans les autres régions belges : à titre de comparaison, pour 2020, le taux de mortinatalité était de 4,6‰ en Wallonie, et 3,8‰ en Flandre (contre 5,7‰, donc, à Bruxelles)

Interrogée par Le Soir, la chargée de recherches à l’école de Santé publique de l’ULB Judith Carapé avance, pour expliquer cette surmortinatalité à Bruxelles, la thèse de la situation socio-économique. Alors que 40% des Bruxellois vivent sous le seuil de pauvreté, “toutes les études ont montré que le statut socio-économique était intimement lié au taux de mortinatalité“, explique-t-elle à nos confrères. Une autre thèse est également celle des accouchements de mères en situation illégale (migrantes, etc), qui donnent la vie puis élèvent leur enfant dans des situations très compliquées (même si la mortinatalité des enfants en situation illégale n’est pas reprise dans les données de Statbel).

Et pour toute la Belgique ?

On peut néanmoins se féliciter de voir, pour l’ensemble du pays, le taux de moralité infantile diminuer depuis une vingtaine d’années. Ainsi, sur mille naissances en 2020, seul 3 enfants environ ont perdu la vie avant leur premier anniversaire (3,2‰) : en l’an 2000, on en comptait 4,8‰.

 

■ Les explications d’Arnaud Bruckner, dans Le 12h30