Le secteur de l’Enfance sort amer et déçu d’une rencontre avec la ministre Lescrenier

La ministre en charge de l’Enfance, Valérie Lescrenier (Engagés) a rencontré vendredi les interlocuteurs du monde de la petite enfance pour discuter des récentes mesures d’économies qui toucheront le secteur, sans pouvoir apaiser la colère.

“Cette réunion avait un objectif clair: entendre les préoccupations du terrain et rappeler que l’accueil des enfants reste une priorité du gouvernement, tant pour les familles que pour les professionnels qui assurent ce service indispensable”, a commenté vendredi la ministre à l’issue de la rencontre.

“(J’ai) confirmé qu’une non-indexation des subventions accordées par l’ONE (Office de la naissance et de l’enfance) sera appliquée en 2026, et 2026 uniquement. Cette mesure, limitée à une seule année, représente une économie de 1,2% sur le total des subventions accordées au secteur, soit une estimation de 138 euros par place en 2026”, assure Mme Lescrenier.

Les représentants du secteur sont toutefois ressortis amers et déçus de la rencontre. “Il n’y a pas eu de surprise. Notre déception est totale!”, a ainsi confié Stéphanie Paermentier, secrétaire nationale de la CNE pour le non-marchand à l’issue de la réunion.

“La ministre nous a fait comprendre qu’il était hors de question de retourner vers le gouvernement (pour abandonner les économies programmées, ndlr). Elle portera la responsabilité de la non-indexation des subventions!”.

Confronté à un déficit récurrent, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé le mois dernier une série de mesures d’économies tous azimuts, dont notamment la non-indexation des subsides destinés à l’accueil (les crèches, etc.).

Au cours de cette rencontre chargée en émotion, les interlocuteurs ont souligné les conséquences des mesures annoncées: réduction des heures d’ouvertures des crèches, licenciements de gardiennes, risques de négligences faute de personnel suffisant, et probables fermetures de structures. Autant de mesures qui impacteront les parents travailleurs, avertit le secteur.

La ministre ne nie pas l’impact potentiel mais dit avoir lancé une analyse approfondie de la viabilité du secteur.
“Les données statistiques en cours d’analyse permettront de mieux comprendre l’évolution de l’offre, les attentes des familles et la réalité ainsi que la viabilité des différentes formes juridiques des structures. L’objectif est de disposer d’indicateurs fiables pour mieux répondre aux situations urgentes et donc au risque de fermetures immédiates”, fait valoir Mme Lescrenier.

Des propos qui ne calment pas la colère: “Nous demander un effort budgétaire alors que nous sommes déjà à l’os depuis si longtemps, c’est vraiment méconnaître le secteur de la part de la ministre!”, fulmine Mme Paermentier. “Si le gouvernement veut désosser l’accueil subventionné, il nous trouvera sur son chemin!”.

Selon la responsable syndicale, les travailleurs du secteur participeront massivement aux trois jours d’actions annoncés la semaine prochaine au niveau interprofessionnel. D’autres grèves propres au secteur ne sont pas à exclure. Les représentants du monde de la petite enfance comptent mettre ces prochains jours les députés de la FWB sous pression avant le vote du budget 2026.

Belga

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