Le secteur de l’aide aux personnes sans-abri arrêtera le travail durant une heure mercredi

Ces dernières entendent attirer l’attention sur les “défis considérables” qu’elles rencontrent et pousser les autorités à “prendre des mesures urgentes”.

Les travailleuses et travailleurs du secteur de l’accueil et de l’accompagnement des personnes sans-abri observeront un arrêt de travail d’une heure mercredi entre 11h00 et midi, ont annoncé les organisations concernées. La soixantaine d’organisations du secteur actives dans toute la Belgique ont également interpellé le Premier ministre Alexander De Croo et le Ministre-Président bruxellois, Rudi Vervoort, dans une lettre pointant quatre constats problématiques et quatre propositions de solutions.

Les signataires dénoncent premièrement la “(sur)saturation de l’ensemble des dispositifs d’accueil d’urgence et d’insertion” qui dure depuis des années et qui a été aggravée par “la politique fédérale de non-accueil des demandeurs d’asile qui sévit depuis 2021”. Le manque d’accessibilité au marché du logement par les publics précarisés est également en cause selon les associations. Cette situation engendre une “mise en concurrence des publics de personnes sans-chez-soi” et des organisations entre elles. Leurs équipes sont dès lors condamnées à effectuer des choix cornéliens en acceptant d’aider une personne au détriment d’une autre. Enfin, les associations déplorent l’augmentation de la violence dans les structures d’aide et d’hébergement, à la fois entre les résidents et à l’encontre du personnel.

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Le quatrième constat porte d’ailleurs sur l’épuisement généralisé de ce même personnel, confronté à des situations psychologiquement difficiles et à un manque de personnel lié à des difficultés de recrutement. Pour faire face à ces problèmes, le secteur avance quatre propositions concrètes. D’abord un renforcement de la prévention du sans-abrisme, notamment en développant des solutions de relogement abordables. Veiller ensuite à un accueil digne pour toutes et tous en priorisant, si nécessaire, les plus vulnérables.

Les organisations demandent aussi une meilleure planification et anticipation des crises à venir. Enfin, le secteur appelle à un renforcement des services et une valorisation du personnel. Cette dernière doit passer par une garantie des financements structurels pour les missions d’intérêt général de base, l’indexation automatique des financements et le paiement des subventions dans des délais raisonnables, réclament les organisations.

Belga

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13 mars 2024 - 06h56
Modifié le 13 mars 2024 - 06h56