Tensions chez Skeyes : le secteur aérien craint les dégâts en matière d’image
Plusieurs acteurs du secteur aérien tirent la sonnette d’alarme alors qu’un conflit social perturbe Skeyes, l’organisme en charge du contrôle aérien en Belgique, depuis plusieurs semaines. “Si les conséquences financières de ces actions ne sont pas connues avec précision, les dégâts à l’image d’un secteur sont bien réelles“, déplore la Belgian Air Transport Association (BATA), qui fédère des compagnies aériennes belges. “Il faudra du temps avant de regagner la confiance des passagers“, craint-on.
La BATA rappelle au passage l’importance économique d’un secteur qui compte 63.000 emplois directs en Belgique. Plusieurs compagnies aériennes pourraient être amenées à délocaliser une partie de leurs activités ou rechigner à investir en Belgique, avertit Herman Carpentier, de l’association sectorielle. Les aiguilleurs du ciel en sont déjà à 12 jours d’actions cette année. Les conséquences de ces actions vont de simples retards à des annulations de vols. “Mais ces retards ne doivent pas être sous-estimés. Beaucoup d’acteurs belges ont un réseau ici, ce qui fait que la ponctualité est essentielle“, explique Herman Carpentier. “Dans le cas de Brussels Airlines, par exemple, on parle en moyenne de 230 mouvements par jour. Un vol qui 30 minutes de retard le matin continue à l’avoir en soirée”. Pour les compagnies aériennes, l’imprévisibilité des actions menées chez Skeyes est problématique. “On ne peut quasi pas prendre de mesure de précaution. Pour le cargo, c’est aussi un gros problème“, poursuit Herman Carpentier.
Le coût pour le secteur aérien n’est pas encore chiffré mais il s’élève à tout le moins à plusieurs millions d’euros. “Des passagers doivent parfois être replacés sur un vol d’une autre compagnie, à nos frais“, explique-t-on chez Brussels Airlines.
Les passagers ont également droit à des repas, voire, le cas échéant, à une nuitée, à nouveau aux frais de la compagnie aérienne. Il y a aussi les heures supplémentaires prestées pour résoudre les différents problèmes. “Tout cela nous coûte de l’argent. La situation devient impossible“, résume la porte-parole de Brussels Airlines, Kim Daenen. La BATA a adressé la semaine dernière une missive au ministre de la Mobilité, François Bellot, pour demander au gouvernement d’intervenir “pour garantir la stabilité de l’activité aérienne“.
L’association sectorielle plaide pour la mise en place d’un service minimum, comme à la SNCB, et l’instauration d’un contrat de services, reprenant des obligations de performance pour Skeyes et d’éventuelles indemnités si ces performances ne sont pas atteintes.
Belga