Le PS pourrait-il revoir son veto en cas de désignation d’un ministre N-VA par le Parlement ? “Nous sommes des démocrates”
Philippe Close (PS), bourgmestre de la Ville de Bruxelles, était l’invité de Bonjour Bruxelles sur BX1.
“On est très surpris de cette réponse qui a été formulée en deux heures”, réagit Philippe Close après avoir appris l’irrecevabilité de la proposition du PS de nommer David Leisterh (MR) comme ministre-président via le Parlement. Le greffier du Parlement bruxellois a estimé que cette demande était non conforme à la loi spéciale et que certaines étapes n’auraient pas été respectées en l’état. “Si on lit la note du greffier, cela signifie que l’on ne peut jamais utiliser l’article 35 paragraphe 2. Ce n’est pas notre vision, mais laissons le Parlement réagir et donner son avis.”
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Sans surprise, cette note a été reçue fraîchement par les partis du nord du pays. “On sait que c’est une idée iconoclaste. Mais on est persuadé que c’est possible. C’est un système qui est souvent utilisé par les communes. Donnons-lui une chance et si d’autres partis ont des idées, qu’ils les proposent.” Selon le socialiste, la gauche ne change pas de ligne et veut montrer qu’elle souhaite faire avancer les choses après 8 mois de blocage. “Cela ne bouge plus du tout depuis 2 mois et nous lançons des initiatives. Tout le monde a l’air surpris de notre démarche, mais nous assumons cette volonté de mouvement.”
Le PS laisserait tomber son véto contre la N-VA via ce processus
Autre question importante : si le vote des députés avait désigné un ministre N-VA avec ce processus, le PS l’aurait-il accepté ? “Oui”, répond sans détour le bourgmestre de la Ville de Bruxelles. “Si le Parlement désigne un ministre de ce parti, on se soumettrait au vote démocratique.” Ce qui signifie que le PS laisserait tomber son véto de travailler avec le parti de droite flamand. “Nous sommes des démocrates. On sait que le risque existe avec cette formule et on respectera la démocratie. On n’y arrive pas entre partis. Par conséquent, si le Parlement choisit, nous devons lui faire confiance. Ce système est très peu utilisé et il n’est pas idéal, mais il permettrait de sortir de l’impasse.”
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Au-delà de cette proposition qui ne fait pas l’unanimité, le PS ne fera pas un seul pas vers la N-VA. “Nous avions une majorité début août, nous sommes une force politique qui mérite le respect”, coupe-t-il. “Ce n’est pas un parti qui pèse deux sièges au Parlement qui doit prendre en otage toute la Région bruxelloise. Le MR et Groen doivent aussi comprendre que d’autres alternatives sont possibles. La formatrice, Elke Van Den Brandt, doit réfléchir à tout cela pour prendre ses responsabilités.”
Avec le MR et les Engagés, Philippe Close estime que le dialogue doit être repris. “Ce n’est que comme cela que l’on sortira de la crise.”
- Une interview de Philippe Close par Fabrice Grosfilley dans Bonjour Bruxelles sur BX1