Le premier débat des candidats à la présidence de DéFI dans Versus : des désaccords sous une même bannière

Trois candidats pour cette présidence du parti du parti Démocrate fédéraliste indépendant : François De Smet, président en titre et député fédéral, Michael Vossaert, député bruxellois et chef de groupe à la Fédération Wallonie-Bruxelles, et Pascal Goergen, échevin à Grez-Doiceau et président du comité permanent wallon.

Est-ce un signe ? En 2019, c’est François De Smet qui avait gagné le droit de s’exprimer le premier lors du débat organisé sur notre antenne. Quelques semaines plus tard, il était élu président de DéFI. Cette fois-ci, c’est le challenger Michael Vossaert qui a décroché au tirage au sort le premier droit de parole dans ce débat animé par Michel Geyer.

D’emblée, le député bruxellois dénonce un parti qui tournerait au ralenti. Il évoque un redéploiement sur le terrain : “Il y a beaucoup de socio-économique dans notre programme, on doit pouvoir le décliner et l’expliquer”. Pascal Goergen, échevin à Grez-Doiceau et également candidat, en remet une couche : “En interne, il faut secouer le cocotier, les échéances approchent et nous ne sommes pas prêts pour les attaquer”.

François De Smet défend pour sa part son bilan : “On a mis de l’ordre dans nos finances, avant on devait parfois emprunter pour faire campagne. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. On a même mis de côté. (…) En 2023-2024, on pourra se permettre de ne faire que du terrain sur base du travail programmatique réalisé depuis trois ans”.

À propos de programme : le descendant du FDF peut-il gagner des élections en se positionnant sur des thématiques générales plutôt que communautaires ? Encore une fois, Vossaert charge De Smet : “François parle de combat du passé, pour moi le projet francophone, c’est un combat de demain”. Attaqué, De Smet rappelle les combats menés en périphérie puis ajoute : “Mais les jeunes qui nous rejoignent ne le font pas pour parler des facilités. Ils le font parce qu’ils sont inquiets pour la planète qui devient invivable et qu’ils veulent un discours non dogmatique sur l’écologie”.

Différences réelles

Autre point de désaccord : la laïcité et la neutralité de l’État. Exemple concret avec la séquence de l’étourdissement animal obligatoire, rejetée au Parlement. François De Smet était pour l’obligation et l’avait dit bien haut. Mais lors du vote, Michael Vossaert s’est abstenu. “C’est un message terrible, incompréhensible et un boulet qui deviendra celui du parti si Michaël devient président”, estime l’actuel dirigeant. Visé, Michael Vossaert appelle à “dissocier laïcité et bien-être animal”. Avant de ponctuer : “la laïcité pour moi, c’est le vivre ensemble qui ne divise pas et n’exclut pas”. En Face, De Smet fronce les sourcils, puis soupire en levant les yeux. La ligne de fracture est réelle sur la question.

Le Wallon Pascal Goergen, lui, compte les points, et rappelle que dans les autres régions, la question est tranchée. “C’est un débat bruxellois. Par ailleurs, j’insiste : en Wallonie, nous avons 85.000 électeurs alors qu’ils sont 55.000 à Bruxelles. La marge de progression de DéFI est wallonne !”.

L’élection aura lieu le 4 décembre prochain lors d’un congrès de parti. Le nouveau président sera élu au suffrage universel, pour une période de quatre ans.

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