Le gouvernement bruxellois reporte une nouvelle fois le code du bien-être animal

Le gouvernement bruxellois a une nouvelle fois reporté, jeudi, le point de son ordre du jour portant sur le code du bien-être animal. Les partenaires de la majorité ont invité le président régional du PS, Ahmed Laaouej, à organiser une rencontre des partis de la majorité afin de dépasser le blocage actuel, a-t-on appris de sources concordantes.  Mercredi, on avait indiqué, du côté du cabinet du ministre-président Rudi Vervoort (PS), que si le texte pouvait être adopté tel quel par les groupes de la majorité, celui-ci n’aurait aucun problème à le soumettre au parlement.

“Mais le ministre-président constate qu’il n’y a pas d’engagement de l’ensemble des groupes de la majorité quant à leur attitude face à des amendements qui seraient déposés sur l’abattage rituel. Rudi Vervoort ne souhaite pas voir la majorité se déchirer sur cette question à quelques semaines des élections. Pas plus qu’il ne souhaite que des questions communautairement clivantes ne reviennent au centre du débat public lors des élections à venir, à l’instar de la campagne de 2019”, avait-on ajouté dans l’entourage de Rudi Vervoort.

Celui-ci avait également rappelé que le parlement avait voté contre l’abattage avec étourdissement en 2022, y compris dans le parti qui avait déposé le texte visant à interdire l’abattage sans étourdissement (ndlr: DéFI).   “Aujourd’hui, le texte sur le code bruxellois du bien-être animal doit obéir au principe de majorité. Et malheureusement certains partis ne sont plus en état d’apporter de garantie quant au respect de ce principe”.

 

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“Ce sont les animaux qui sont otages des divisions”

Jeudi matin, Ecolo, membre de la majorité, avait lancé un appel à faire voter le code tel que validé en gouvernement, sans amendement. Objectif: faire en sorte que les partenaires de la majorité s’abstiennent de tenter de modifier le texte lors de son passage au parlement, histoire d’avancer sur ce qui fait consensus.  Dans l’opposition, le député MR, Gaëtan Van Goidsenhoven a déploré que “Bruxelles, dernière Région du pays à mettre en œuvre son code du bien-être animal, risque de terminer cette législature sans rien… d’autant que depuis plusieurs années, les initiatives parlementaires visant à renforcer la protection des animaux ont été recalées en vue de l’avènement du code”.

“Après avoir sacrifié la nature avec, entre autres, la saga de la friche Josaphat, aujourd’hui ce sont les animaux qui sont otages des divisions et des incohérences d’un gouvernement bruxellois à bout de souffle. C’est lamentable à la veille de l’inscription du bien-être animal dans la Constitution”, a ajouté celui qui est également président de la société protectrice des animaux Veeweyde.  De son côté, l’association GAIA a qualifié la situation de “scandaleuse” et de “déni de démocratie”.

L’association de protection animale a demandé “aux élus socialistes, tous horizons confondus, de rappeler le PS bruxellois à la raison”. L’association de protection des animaux craint que les avancées significatives que contient le code tombent à l’eau. Celle-ci a souligné qu’outre des dispositions déjà en vigueur, comme l’interdiction de l’abattage à domicile ou du gavage pour le foie gras, le texte comprend une série de mesures nouvelles. Parmi celles-ci, l’interdiction d’importer des chiots et des chatons, l’interdiction du commerce d’animaux vivants sur les foires et les marchés, l’instauration d’un permis de détention, ou encore la mise en place d’une stratégie en matière d’expérimentation animale.

Sont aussi en vue, dans le texte, l’interdiction des animaux dans les cirques, l’interdiction du gazage et du broyage des poussins, l’interdiction de détenir des amphibiens, l’interdiction des feux d’artifice, des colliers électriques et des pièges à colle, ou encore l’étourdissement obligatoire des poulpes et des homards avant leur mise à mort.

 

Belga

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28 mars 2024 - 18h39
Modifié le 29 mars 2024 - 07h13