Le comité disciplinaire de la VUB ne sanctionne pas les étudiants pro-palestiniens

Le comité disciplinaire de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) ne sanctionnera pas les étudiants pro-palestiniens qui ont eu un différend avec le député flamand Koen Daniëls (N-VA) lors d’un barbecue du personnel l’été dernier, ont affirmé ces étudiants à Belga.
Les étudiants avaient pris à partie le député au cours d’une action spontanée “en raison des opinions pro-israéliennes de son parti”. Les étudiants l’auraient poursuivi alors qu’il quittait le barbecue.
Le député flamand a décidé de porter plainte auprès de la police et de l’université pour intimidation et harcèlement. Les deux étudiants faisaient partie de Jabalia Hall, le mouvement d’occupation étudiante pro-palestinienne de la VUB. L’affaire a suscité des remous à l’intérieur et à l’extérieur de l’université. La VUB réclamait la sanction la plus sévère, à savoir une suspension d’un an de toute activité d’enseignement et l’interdiction de participer aux examens.
Dans une lettre ouverte, plus de 350 universitaires, étudiants et sympathisants avaient demandé à la VUB d’arrêter la procédure. Après avoir été reportée, l’audience de la commission disciplinaire de la VUB a finalement eu lieu fin février. Selon les étudiants, la commission disciplinaire a décidé de les réprimander pour leur comportement de protestation, mais aucune sanction ne leur a été imposée.
“La commission disciplinaire estime que la VUB n’a pas tenu compte du fait que les étudiants ont agi en raison de leur profonde indignation face à ce qui se passe à Gaza. La VUB n’a tenu aucun compte de ce contexte, ce qui est étrange pour une université qui se présente comme un défenseur de la recherche libre et critique”, a déclaré l’étudiante Johanna Pinket.
“Il a été montré aujourd’hui que le mouvement social n’acceptera pas que des voix critiques soient réduites au silence“, a poursuivi Johanna Pinket. “Cette procédure disciplinaire a attaqué l’ensemble du mouvement étudiant pro-palestinien. Nous avons montré que ce n’était pas acceptable”. Selon les avocats des étudiants, Laura Adriaensens et Jan Buelens – issus du collectif Progress Lawyers Network -, “un avertissement, c’est déjà trop, mais c’est clairement embarrassant pour la VUB, qui a essuyé une rebuffade de son propre comité disciplinaire” (…) Plusieurs droits fondamentaux ont également été violés au cours de l’enquête”.
“Un avertissement signifie que les faits visés sont inadmissibles”, a répondu le porte-parole de la VUB, Peter Van Rompaey. “Certes, aucune peine n’a été prononcée, mais la récidive sera considérée si de telles actions se reproduisent (…) Cette décision n’a rien à voir avec de l’entrave à la liberté d’expression”. Le député Koen Daniëls n’a pas souhaité commenter le verdict.
Belga