Le collectif Yallah présente un “manifeste pour une citoyenneté de la diversité”

Le manifeste propose différentes mesures pour combattre le communautarisme ethnique et religieux.

Le Collectif Laïcité Yallah a présenté, jeudi en fin de matinée à l’espace Magh, son manifeste pour une citoyenneté de la diversité. Préoccupés par la montée du fondamentalisme musulman, du racisme, de la xénophobie, de l’antisémitisme et des partis d’extrême droite, les membres du collectif veulent, par ce manifeste, participer à sortir du communautarisme ethnique et religieux.

Le groupe, constitué le 12 novembre dernier, compte des croyants et des non-croyants d’héritage musulman. Ceux-ci souhaitent s’adresser aux décideurs politiques, aux faiseurs d’opinion, aux associations et aux citoyens qui œuvrent à promouvoir la diversité et la citoyenneté.

Le manifeste qu’ils proposent présente différentes mesures pour combattre le communautarisme ethnique et religieux. L’une d’entre elles concerne le cours de philosophie et de citoyenneté, dont le collectif souhaite qu’il soit rendu obligatoire deux heures par semaine.

Une autre proposition vise à l’élaboration d’une charte établissant la responsabilité de l’enseignant (ou de l’imam) à ne pas exposer son audience à une quelconque littérature haineuse et ce, afin d’assurer que les versets coraniques appelant à la violence contre les homosexuels, les apostats et les Juifs soient proscrits dans le cadre de l’enseignement.

Inquiet de voir des fillettes voilées de plus en plus tôt, le collectif demande également l’établissement de mesures européennes pour protéger les enfants de tout endoctrinement religieux. “On sait très bien que certains instrumentalisent la laïcité et que d’autres font porter le fardeau du fondamentalisme à des enfants”, explique Djemila Benhabib, politologue et écrivaine, chargée de mission auprès du collectif.

“Se taire c’est renforcer les deux camps, c’est nourrir les extrêmes”, avertit-elle. “Sur plus de 6.200 versets coraniques, deux ou trois traitent du voile de manière interprétative. Certains les interprètent de façon libérale et d’autres d’une manière conservatrice, mais tous s’accordent à dire que l’obligation est en direction des femmes pubères et donc qu’elle tombe pour les filles et les femmes ménopausées”.

Par ce manifeste, les membres du collectif appellent encore les États européens et leurs sociétés civiles à soutenir ceux qui se battent contre les régimes autoritaires qui font de l’islam une religion d’État.

Belga

■ Images  et interview : Nicolas Franchomme

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05 mars 2020 - 17h26
Modifié le 05 mars 2020 - 17h26