Le cdH lâche le PS au niveau régional : voici comment un nouveau gouvernement peut être mis en place
Suite à la sortie de Benoît Lutgen, président du cdH, annonçant que son parti quittait la coalition avec le PS dans les gouvernements wallon, bruxellois et du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de nombreuses questions se posent autour de l’avenir de ces coalitions et des manoeuvres nécessaires pour la création de nouveaux gouvernements régionaux.
“J’imagine que le cdH a assuré ses arrières en faisant une telle déclaration surprise”, nous confie Pascal Delwit, politologue à l’ULB. “Je suis étonné par sa communication qui a été quelque peu brève au vu de l’ampleur de l’annonce”. Car la négociation s’annonce difficile autour de ces nouvelles majorités : le cdH a en effet besoin de trouver un accord avec d’autres partis pour former une majorité, avant de déposer auprès du parlement bruxellois et du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles une motion de méfiance dirigée contre les gouvernements de la Région bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Dès que la motion de méfiance, signée par au moins huit députés, est proposée, une majorité de députés doit ensuite voter cette motion pour lancer la démission automatique de l’exécutif et la mise en place d’un nouveau gouvernement.
Toutefois, la règle est légèrement différente pour la Région de Bruxelles-capitale : si la motion de méfiance est dirigée contre le gouvernement bruxellois, ce sont les deux majorités linguistiques de députés qui doivent voter cette motion. Par contre, si la motion de méfiance ne vise qu’un ou plusieurs ministres (hors ministre-président), c’est le groupe linguistique auquel le ou les ministres appartiennent qui doivent voter cette motion. Et au vu de la décision du cdH, la motion de méfiance risque de concerner l’ensemble du gouvernement bruxellois.
Comme l’explique Pascal Delwit, le parlement bruxellois est “un parlement de législature”, ce qui indique qu’ils ne peuvent être dissous avant les prochaines élections, fixées à 2019. Seules les motions de méfiance peuvent donc pousser des gouvernements régionaux à la démission. (Gr.I., photo Belga/Thierry Roge)