L’autotest se fait une place dans la stratégie de lutte contre la covid-19
Depuis le 6 avril, les autotests pour déterminer si vous êtes positif à la covid-19 sont disponibles en pharmacie. Après un mois, le dispositif se fait une place dans la stratégie de testing. 400.000 kits ont été vendus.
Dans une pochette plastique, on trouve un petit écouvillon, une fiole avec un liquide, un embout à placer dessus ensuite et une bande comme dans les tests de grossesse. Ajoutez à cela le mode d’emploi évidemment. Pour réaliser son autotest, c’est assez simple. Il suffit d’introduire l’écouvillon dans ses deux narines jusqu’au moment où vous sentez une résistance puis on tourne pour prendre un maximum de matière. On met le coton tige dans le liquide. On tourne de nouveau une dizaine de fois en pressant pour faire sortir un maximum de mucus. Ensuite, on verse 4 gouttes sur le test et on attend 15 minutes. Si deux barres apparaissent c’est que vous êtes positifs et là il faut confirmer le résultat avec un test PCR.
Le démarrage a été assez lent mais maintenant, l’autotest semble se faire une petite place dans la stratégie de lutte contre la covid-19. En un mois, 400.000 kits ont été vendus. Ils coûtent entre 7 et 9 euros selon les officines ou 1 euro si vous bénéficiez d’une intervention majorée. Du côté des pharmacies, c’est un succès. “Nous avons beaucoup de demandes et je suis assez surprise mais je vends pas mal de tests, explique Ann Herzeel, présidente de l’association des pharmaciens de Bruxelles. Les clients posent beaucoup de questions et la vente du test doit s’accompagner de conseils avisés.“
Quand utiliser un autotest?
Leur fiabilité est de 80%. Si vous êtes positif, il y a de fortes chances que vous le soyez réellement. Par contre, si vous êtes négatif, vous pouvez être un faux négatif, c’est-à-dire ne pas avoir assez de charge virale pour que le test le détecte. Mais ces tests sont quand même assez sensibles et détectent bien les personnes entre 2 et 5 jours après leur contamination. Pour le professeur en santé publique de l’ULB, Yves Coppieters, il faut donc encourager au maximum leur utilisation sans pour autant oublier tous les gestes barrières si on est négatif. “Si vous allez prendre un verre en terrasse, ce n’est pas très utile car il y a des protocoles. Par contre, si vous allez voir votre mère dimanche et qu’elle n’est pas vaccinée, cela peut-être une bonne chose de faire un autotest. Il faudrait aussi réduire son coup si on veut que les gens l’emploient régulièrement.”
D’ici peu, les autotests pourraient être vendus dans les supermarchés comme en Allemagne mais le débat est toujours en cours. Il faut voir si les conseils du pharmacien sont indispensables pour justifier le monopole. Et pour les pharmaciens, c’est évidemment indispensable de fournir des explications pour que les personnes le fassent correctement et surtout pour qu’un patient positif ne reste pas sans rien faire.
■ Interview d’Ann Herzeel, présidente de l’association des pharmaciens de Bruxelles et Yves Coppieters, professeur en santé publique à l’ULB par Vanessa Lhuillier