Une année dans la seringue : décembre
BX1 vous propose une rétrospective de l’année politique. Mois par mois, ce qui nous a marqué en 2021 : la lutte contre la Covid19, l’économie au ralenti, la mobilité en transition et les débats houleux au sein de la classe politique…
Les ministres contraints de retirer l’une des mesures sanitaires qu’ils avaient mise en place quelques jours plus tôt. C’est incontestablement l’un des moments forts de ce mois de décembre et une première depuis le début de la crise Covid-19. Car si la justice, très régulièrement saisie par des collectifs citoyens ou des regroupements professionnels a quelquefois (mais assez rarement) donné tort à l’exécutif, cela ne se traduisait pas par une remise en cause importante des procédures mises en place. Il en va tout autrement de la décision du 28 décembre qui lève la fermeture imposée à l’ensemble de la culture deux jours plus tôt. Le conseil d’Etat ordonne la réouverture des théâtres (moyennant le contrôle du CST et une jauge maximum de 200 personnes), et un conseil des ministres restreint étend la mesure aux cinémas et salles de concert où le public doit rester assis.
Cette mesure, prise lors d’un comité de concertation le 26 décembre, avait suscité la colère du secteur culturel et des réactions très critiques de nombreux partis politiques, y compris ceux qui ont pourtant un représentant qui siège au comité de concertation. De nombreuses salles avaient annoncé leur intention de ne pas respecter la mesure, appelant à la désobéissance civile. La ministre de la Culture s’était rangée à leur côté. C’est finalement la justice qui a levé la mesure décriée, alors que le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, se refusait à le faire.
Lors de la même réunion du 26 décembre, il est décidé de ne plus accepter de public lors des compétitions sportives et de durcir les protocoles pour les marchés de noël : Plaisirs d’hiver ferme ses portes anticipativement.
Dès le début du mois, un premier comité de concertation avait pris acte le 3 décembre de la remontée des contaminations en imposant le port du masque à l’école à partir de 6 ans, en rétablissement l’enseignement hybride dans le secondaire et en interdisant toute activité privée en intérieur. Il est également décidé de fermer les écoles à la date du 20 décembre (les vacances de Noël étant initialement prévues pour le 24).
Il faut dire que le variant Omicron fait craindre le pire, les experts prédisant une 5ᵉ vague qui risque de ressembler à un tsunami. Extrêmement contagieux sans que l’on sache réellement prédire la sévérité des symptômes qu’il engendre et l’impact que cela aura sur les capacités hospitalières, le variant apparaît dès la fin novembre et devient dominant le jour de Noël. A la fin du mois, le nombre de contaminations double en l’espace de 5 jours.
Au chapitre « politique bruxelloise », la majorité de Rudi Vervoort s’offre une dernière polémique avant la trêve des confiseurs. Le 16 décembre, Elke Van den Brandt claque la porte du conseil des ministres. Alors que le gouvernement est en pleine réunion pour négocier la réforme du tarif du stationnement, la note qu’elle a préparée se retrouve dans la presse et le parti socialiste fait savoir qu’il la bloquera. Après une semaine de déclarations politiques en tout sens, une nouvelle tarification est adoptée : la première demi-heure en zone rouge passe de 50 à 90 centimes, la redevance forfaitaire (par exemple pour défaut de paiement) de 25 à 40 euros, la carte riverain est fixé à 15 euros (contre 60 dans le projet initial de la ministre de la Mobilité). C’est le dernier bras de fer de l’année entre écologistes et socialistes, et il est clairement venu des bancs socialistes.
Au fédéral, c’est le dossier du nucléaire qui continue de diviser la coalition d’Alexander De Croo. Le 23 décembre, alors que l’opérateur Engie a redit son incapacité à prolonger les réacteurs en service et que la sortie du nucléaire, sauf en cas de difficulté d’approvisionnement ou d’effet sur les prix, est actée dans l’accord de gouvernement, le Mouvement Réformateur obtient de reporter encore une fois la décision finale au mois de mars.
Dans l’actualité à l’étranger, le 7 décembre au Burundi, 38 détenus sont tués et 69 autres blessés dans l’incendie de leur prison surpeuplée à Gitega.
Le 8 décembre, Olaf Scholtz devient officiellement chancelier d’Allemagne.
Le 25 décembre, un kamikaze se fait exploser dans un restaurant lors des célébrations de Noël à Béni (République Démocratique du Congo) tuant cinq personnes et en blessant 13 autres.
Le même jour le télescope spatial James-Webb est mis en orbite par une fusée Ariane 5 depuis la base de Kourou en Guyane.
Le 1er décembre, on apprend le décès du Grand Jojo, chanteur populaire par excellence, dont les tubes « Jules César » ou « Chef, un petit verre on a soif » sont des classiques du bal national donné chaque année place du Jeu de Balle.
Le même jour disparaît également Jean Demannez qui fut bourgmestre de Saint-Josse de 1999 à 2012.
Le 3 décembre, Angèle sort son deuxième album « Nonante-cinq » qui sera disque de platine en France en moins d’un mois.
Fabrice Grosfilley