La statue de “La Maturité” ne sera pas déplacée
Contrairement à ce qui avait été envisagé par certains il y a quelques mois, la sculpture “La Maturité” de Victor Rousseau ne sera pas déplacée, a affirmé jeudi le chef de file du MR au collège de la Ville de Bruxelles David Weytsman (MR), au détour d’une interview sur notre antenne dans Bonjour Bruxelles.
Il y a quelques mois, l’option du déménagement de l’oeuvre avait provoqué de nombreuses réactions, notamment dans les milieux de sauvegarde du patrimoine. Le sort de ce groupe sculpté acquis en 1913 avait suscité la polémique. Triptyque symboliste composé de six figures en marbre blanc, il représente en son centre un homme d’âge mûr trônant sur un drap. De part et d’autre, se tiennent une jeune fille agenouillée, une femme debout portant une corbeille de fleurs et de fruits, un jeune couple debout et un jeune homme assis qui se détourne.
L’ensemble se trouve sur un square en plein réaménagement entre le Marché au bois et la rue Ravenstein, en bas du nouveau bâtiment de BNP Paribas Fortis dans le cadre du projet “Les Coteaux du Pentagone”. La Commission des Monuments et Sites s’est inquiétée il y a quelques mois de l’état du square et de la sculpture, et a proposé en septembre 2024 au gouvernement bruxellois de classer le square en tant que patrimoine protégé.
L’exécutif régional s’y est refusé, invoquant notamment “des stéréotypes figés sur la famille et le pouvoir masculin” qui inspirent la sculpture, selon des articles de presse. Ce refus a suscité bon nombre de réactions courroucées, tant politiques que d’acteurs du patrimoine comme l’Union des guides et médiateurs culturels de Belgique. A la fin du mois de janvier dernier, l’échevine bruxelloise en charge de l’Urbanisme et de l’Espace public Anaïs Maes (vooruit.brussels) a avait indiqué que l’accord de majorité à la Ville prévoyait d'”étudier le déplacement de «La Maturité», par exemple dans le square Gutenberg”.
Mais à entendre David Weytsman, il n’en sera rien. “La Ville a pris une décision de bon sens en demandant à l’architecte d’intégrer la statue dans le projet de réaménagement. Nos statues et monuments ne sont pas des objets gênants à effacer: ils incarnent notre histoire. Les déplacer ou les cacher ne sert à rien. Ce qu’il faut, c’est assumer pleinement notre patrimoine, l’expliquer et le transmettre. C’est ainsi que nous respectons notre mémoire collective et que nous donnons aux générations futures les clés pour comprendre et avancer“, a-t-il justifié, interrogé par Belga.
avec Belga/Photo BX1





