La situation des MENA s’aggrave : les maraudes sont essentielles pour leur venir en aide

Avec la fermeture du centre d’accueil de Médecin Sans Frontières, la situation des MENA – les mineurs étrangers non accompagnés – s’aggrave. De plus en plus se retrouvent dans les rues de Bruxelles. Nous avons suivi une association qui organise des maraudes.

Sophie et Houssam travaillent au sein de SOS Jeunes-Quartier Libre depuis près d’un an. Dans la zone Midi, les MENA, les mineurs étrangers non accompagnés : “C’est un visage qu’ils finissent par voir tous les jours. C’est ça qui nous permet de faire le lien avec ces jeunes, mais aussi via des accompagnements médicaux où on arrive à avoir des jeunes en one to one“, explique Sophie Zambeaux.

L’association vient notamment en aide aux MENA, livrés à eux-mêmes, qui tentent désespérément de trouver un logement : “On travaille énormément avec la Plateforme Citoyenne, on peut les y envoyer pour une période de 28 jours. Malheureusement, nous n’avons pas d’autres solutions d’hébergement ici. On a quelques fois de rares situations où le jeune a un tuteur avec qui on peut collaborer, ou on trouve une ou deux places dans le centre, ici à Bruxelles, mais c’est extrêmement rare. Généralement, les jeunes se retrouvent ici dans des squats, dans des tentes, ou simplement dans la rue“, déplore Houssam Mahla.

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La fermeture du centre d’accueil de Médecin Sans Frontières n’a pas arrangé la situation de tous ces jeunes. Nombre d’entre eux sont tombés dans des addictions, faisant des maraudes un élément essentiel dans le travail de SOS Jeunes-Quartier Libre, pour garder contact avec les jeunes : “Sans maraudes, on perd le contact avec la rue, donc avec les jeunes“, justifie Houssam.

D’après le service des tutelles, en 2020, 600 à 700 MENA ont été dénombrés en Belgique. Dans les faits, ce chiffre pourrait être beaucoup plus élevé.

■ Reportage de Maria Bemba, Yannick Vangansbeek et Stéphanie Mira