La santé mentale des Belges de plus en plus fragile

La crise du coronavirus a un effet non-négligeable sur la santé mentale de la population. Avant la crise déjà, bon nombre de Belges ne voyaient pas la vie en rose. La proportion de la population de 15 ans et plus connaissant une situation de détresse psychologique est ainsi passée de 13% en 2004 à 17,7% en 2018, selon des données publiées vendredi par le Bureau du plan.

Le symptôme qui est le plus souvent cité, soit par 30% environ de la population en 2018, est une tension ou un stress constant. Le nombre de personnes souffrant de dépression est aussi reparti à la hausse entre les mêmes périodes passant de 5,9% de la population de plus de 15 ans à 7,4% en 2018. Les chiffres sont systématiquement plus élevés pour les femmes et les personnes percevant de faibles revenus.

La mortalité par suicide, elle, recule, passant de 21,6 suicides pour 100.000 habitants en 2000 à 17 en 2016, mais reste élevée en Belgique en comparaison avec d’autres pays de l’Union européenne, souligne le Bureau du plan. Entre 2005 et 2019, la part des travailleurs du secteur privé en incapacité de travail de longue durée (de plus d’une année) a augmenté de 6,5 à 11,1%. Les pathologies liées à la santé mentale expliquent dans une large mesure cette évolution à la hausse.

Le Bureau pointe encore une consommation croissante de médicaments psychotropes remboursés, antidépresseurs en tête. Pour l’ensemble des médicaments psychotropes, le nombre de doses pour 1.000 personnes/jour a progressé de 79,5 en 2008 à 97,3 en 2018. Cette croissance de 22,4% est attribuable presque exclusivement aux antidépresseurs et aux régulateurs de l’humeur.

L’institut de santé publique Sciensano et le Conseil supérieur de la santé ont déjà averti de l’impact de la crise sanitaire sur le moral des Belges. “La demande de soins de santé mentale augmentera donc à long terme. On peut s’attendre aussi à ce que la croissance de l’emploi et de la productivité soit plus faible”, conclut le Bureau du plan.

Belga